Le FLN post-électoral n’est plus le même qu’avant le scrutin. Il fait désormais profil bas. Les membres du bureau politique font bloc derrière leur SG Djamel Ould Abbès. Après les élections, la réaction du plus grand parti fut timide. Les responsables du FLN se font très discrets.
Le discours triomphateur du SG Djamel Ould Abbès a changé, pour laisser place à une certaine réa- lité des plus amères. Même son attitude méprisante envers les opposants internes s’est nette- ment assouplie pour devenir conciliante.
Le communiqué du BP rendu public hier est la preuve illus- trative du changement de ton du parti. « Les portes du parti demeurent ouvertes à toutes les parties sans exclusive dans le cadre du respect total de ses statuts et de son règlement intérieur. »
Ainsi la condition de respecter le programme prési- dentiel a été levée, mais elle soulève néanmoins nombre d’interrogations. Pourquoi aujourd’hui et pas avant ? Qu’est-ce qui a changé aujour- d’hui par rapport à l’avant 4 mai ? Et pourquoi cette condi- tion n’a plus cours aujour- d’hui ?
La réponse est dans le contenu du communiqué qui ne vante plus les résultats obtenus, mais le nombre d’électeurs qui a voté pour le parti par rapport au scrutin de 2012. Le communi- qué du BP tient d’ailleurs à le préciser fortement : « Le parti a relevé l’augmentation du nombre d’électeurs de 1 200 000 en 2012 à 1 700 000 en 2017, faisant du parti la pre- mière force politique » écrit-il.
De plus le FLN, craignant une autre déconvenue aux élections municipales du mois d’octobre prochain, tente de rassembler toutes les forces pour ne pas connaître un deuxième échec synonyme de désillusion totale et fatale pour sa direction actuelle qui aspire à demeurer en poste jusqu’à 2020, la fin du mandat légal : « Le parti appelle à intensifier les efforts en pré- vision des prochaines élections locales, en resserrant les rangs pour faire face à tous les défis » ajoute-t-il. Est-ce suffisant pour que les opposants reviennent à de meilleurs sentiments ?
Rien n’est moins sûr. Exclus des préparatifs pour à la confection des listes de candi- dats aux élections législatives, ils ont été une fois encore rou- lés dans la farine.
Abderrahmane Belayat a révélé à la presse dernièrement que les candidats FLN aux dernières législatives ont été désignés par un « comité clandestin » au dehors des ins- tances du parti. Selon lui, les résultats obtenus lors de ces élections législatives « étaient attendus parce que les listes de candidatures ont été confectionnées par un comité clandes- tin, ce que n’osera jamais dire Djamel Ould-Abbès.
Des intrus ont été ainsi mis sur les listes du FLN. C’est la pre- mière fois qu’un responsable du FLN décide seul des candi- dats à une élection en ignorant les instances du parti. Cela n’a jamais été fait ni par Ben Bella, ni par Boumediène, ni par Chadli, ni par Mehri, ni par Benhamouda, ni par Abdelaziz Belkhadem », dit-il encore.
S’achemine-t-on donc vers une fin de non-recevoir à la main tendue de Ould Abbès ? Enfin le BP du FLN a salué « la déci- sion d’élargir le gouvernement à d’autres formations poli- tiques » pour poursuivre, selon lui, la mise en œuvre du pro- gramme du président de la République.