Le fln perd près de la moitié de ses apc et apw de 2007, Sale temps pour Belkhadem

Le fln perd près de la moitié de ses apc et apw de 2007, Sale temps pour Belkhadem

Le chef de file de l’ex-Parti unique s’était engagé à remettre sa démission dans le cas où il ne remporterait pas un minimum de 1 000 communes. Or, il n’en a obtenu que la moitié. Sa place, dès lors, ne tient plus qu’à un fil. Son destin, croiton savoir, devrait se jouer à la faveur des élections sénatoriales du 29 décembre prochain. Soutenu par certains de ses plus fidèles lieutenants, apprend-on, il s’y est jeté de tout son poids, car pour lui, «ou ça passe ou ça casse».

Si le FLN vient d’enregistrer une véritable chute libre dans le score final, en matière de communes et de wilayas contrôlées par lui, force est de dire que c’est surtout son chef de file qui a le plus de mouron à se faire.

Abdelaziz Belkhadem, qui a su jusque-là faire face bravement à la très large fronde qui cherche à le déloger de la direction du FLN, donne l’air d’avoir commis une erreur tactique qui risque de lui coûter extrêmement cher. Grisé par son éclatante victoire, lors des législatives du 10 mai passé, alors que même certains de ses plus fidèles lieutenants lui avaient tourné le dos, prédisaient une cuisante défaite du FLN et ne donnaient pas cher de sa peau, Belkhadem a cru pouvoir aisément rééditer cet «exploit».

Pour ce faire, il a compté une fois de plus sur cette loi organique portant régime électoral, dont certains articles donnent l’air d’avoir été faits sur mesure pour lui.Avec la pléthore de petits partis, dont une bonne vingtaine a été agréée dans la foulée des réformes politiques en cours, la victoire lui était acquise de facto, sachant que toutes les voix de l’ensemble des listes, n’ayant pas obtenu un minimum de 7 % des suffrages exprimés, seraient ajoutées au premier arrivé, le FLN en l’occurrence. Ce dernier profite tout naturellement de ses relais, de ses sièges, de son argent et de ses soutiens, acquis et soigneusement entretenus depuis l’Indépendance.

Le «calcul tactique» de Belkhadem semblait bon a priori. Il l’était d’autant plus que le minima disqualifiant les candidats, lors des législatives n’était que de 5 %, ce qui ne faisait que décupler les chances du FLN, lors des élections locales du 29 novembre passé. Bref, Belkhadem, qui pensait jouer sur du velours a pris l’engagement de démissionner, s’il ne remportait pas un minimum de 1 000 communes sur les 1 541 que compte le pays lors de ces élections locales.

Le «pari» donnait l’air d’être d’autant plus jouable pour le FLN que celui-ci, même sans le «précieux concours» de cette nouvelle loi organique, contrôlait déjà près de 1 100 APC au lendemain des élections locales de 2007. Mais, manque de pot, non seulement Belkhadem avait surestimé la qualité de ses propres candidats, ainsi que le bilan souvent désastreux des communes que son parti avait eu à gérer.

C’est ce double constat, sans doute, qui donne l’air d’avoir provoqué cette sorte de recomposition de la scène politique nationale. Non seulement le RND d’Ahmed Ouyahia a talonné de très près le FLN, mais en plus il y a eu un «invité-surprise» de taille qui a fini par brouiller toutes les cartes.

Le MPA d’Amara Benyounes, cet autre parti-né avec des moustaches, ne s’est pas contenté d’accaparer haut la main la troisième place, déjouant au passage tous les pronostics. Il s’est, en effet, acquité avec brio du rôle d’arbitre entre les deux premiers partout dans le pays, oeuvrant au passage à damer le pion au RCD dans les wilayas berbérophones, contractant au passage de bien curieuses alliances avec le FFS, le RND et le FLN.

Belkhadem, qui a tenté ce lundi de se justifier maladroitement après s’être mis à dos le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, devra désormais compter aussi bien avec ses détracteurs, qui ont le vent en poupe, qu’avec un Ouyahia ,dont le parti a acquis pas mal d’«épaisseur », en prenant le contrôle de pas moins de 407 APC et 12 APW. L’ultime chance qui reste à Belkhadem réside dans les élections sénatoriales du 29 décembre courant.

S’il compte s’y jeter de tout son poids, rien ne nous dit, en tous cas, que les choses ne tourneront pas au vinaigre pour lui, si des coalitions sont concoctées contre lui d’une part, et si certains de ses propres élus ne retournent pas leurs vestes, comme cela s’était produit à la faveur des votes pour la désignation des présidents d’APC et d’APW.

En tous cas, les adversaires de Belkhadem, apprend-on de sources proches du mouvement de redressement et d’authenticité, n’attendent que l’échéance de ce 29 décembre pour lancer leur ultime estocade. Pour le secrétaire général du FLN, jamais cet adage n’a été aussi juste : “Ou ça passe ou ça casse».

Wassim Benraba