Le FLN ne semble pas avoir abandonné son soutien au projet de loi criminalisant le colonialisme, initié par des députés de la Chambre basse.
Un projet de loi qui a fait couler beaucoup d’encre et irrité une bonne partie de la classe politique française.
«Le FLN soutient toujours ce projet de loi et notre position n’a pas changé», a indiqué le chargé de la communication et de l’information au niveau du vieux parti. Said Bouhadja, qui est aussi membre du secrétariat exécutif, apporte ainsi un franc démenti aux informations selon lesquelles le vieux parti a fait marche arrière.
«La criminalisation du colonialisme est une revendication populaire et je ne pense pas qu’une personne qui sorte de ce cadre soit nationaliste »a-t-il encore précisé. Et notre interlocuteur d’ajouter : «nous soutenons ce projet de loi des députés parce que le Conseil national du parti s’est ouvertement prononcé en sa faveur , lors de sa session du mois de décembre.
Nous ne pouvons pas aller à l’encontre d’une résolution de la plus haute instance du parti». Bouhadja a aussi estimé que les relations avec la France ne seront jamais «ni exemplaires, ni exceptionnelles» tant que l’Etat français ne présente pas ses excuses au peuple algérien pour les crimes commis en Algérie durant la période coloniale.
Le projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme, qui a été soutenu par la signature de 125 députés de l’APN, émanant de plusieurs partis politiques mais dont l’initiateur principal est le député du FLN, Moussa Abdi, a été examiné par le bureau de l’APN. Ce dernier l’a, par la suite, renvoyé à ses initiateurs pour des raisons de forme notamment.
Pour certains observateurs, cette réponse résonne comme un refus qui ne dit pas vraiment son non. D’autres analystes interprètent cette position du bureau de Abdelaziz Ziari comme une manière de temporiser qui permet, entre temps, au gouvernement algérien d’avoir une carte supplémentaire à même de lui permettre de faire pression sur le gouvernement français.
C’est ainsi que des sources proches de la direction du FLN ont corroboré cette hypothèse. «Ce projet de loi est un moyen de pression pour amener la France à présenter ses excuses pour les crimes commis en Algérie» ont, en effet, indiqué ces sources, laissant ainsi clairement entendre que le projet de loi pourrait ne jamais voir le jour. Il faut dire que ce projet de loi, qui a amplifié la crise qui secoue les relations entre les deux pays, a suscité des réactions en cascade en France.
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui fait des siennes ces derniers temps par des déclarations intempestives dans les medias, est allé jusqu’à avancer que le projet de loi ne sera jamais accepté par le gouvernement algérien. Mais, en parallèle, il ne désespère pas d’effectuer une visite en Algérie, visite qui a été différée à plusieurs reprises par les autorités algériennes.
Amine Salama