Que cherche l’opposition?
Ils sont descendus dans l’arène et en choeur, ils défendent le message du chef de l’Etat à l’occasion du 19 Mars.
Comme un coup de fouet, le discours du chef de l’Etat prononcé à l’occasion du 19 Mars, fête de la Victoire, a extrait brusquement le groupe des quatre, d’une longue hibernation. En ordre de bataille, le FLN, le RND, le TAJ et le MPA se mobilisent pour relayer le message du président. Ils répliquent à l’opposition qui n’a pas été tendre avec le discours du président de la République. Quatre partis réinvestissent le terrain, occupent la scène médiatique à la faveur de la dernière sortie du président de la République.
La crise liée au gaz de schiste, la crédibilité et la légitimité des institutions et des gouvernants se sont taillé la part du lion dans les discours et communiqués des patrons des formations proches du pouvoir. Un ton politiquement agressif et des termes durs dominent le contenu de leurs allocutions et propos dirigés essentiellement contre certains partis de l’opposition. «Qui êtes-vous!», lance le patron du FLN, Amar Saâdani, ciblant quelques personnalités de l’opposition.
M.Saâdani enfonce le clou, affirmant que «certains partis sont réduits à des sigles sans troupes et n’ont aucun poids sur la scène politique». Pour le patron du FLN, «la scène politique a besoin de discipline!».
Le secrétariat national du RND pour sa part, annonce son soutien indéfectible, en accusant les partis et les acteurs de l’opposition d’utiliser «la politique de la terre brûlée pour arriver au pouvoir». A travers son réquisitoire, Bensalah qui a utilisé pour la première fois le terme «opposition» reproche à certaines parties de cette coalition de mener des actions «irréfléchies» qui peuvent aboutir «à l’escalade de la violence et le chaos». Cette même opposition, selon Bensalah, «use d’un langage au vitriol inapproprié et inadapté avec la nature du débat politique qui se déroule sur la scène politique».
A travers son incitation à l’exaspération, au pourrissement, au dérapage et son exploitation des situations conjoncturelles, l’opposition démontre qu’«elle n’a pas de vision politique claire», appuie également Bensalah. De même que Amar Ghoul et Amar Benyounès montant au créneau dégainent et tirent à boulets rouges sur leurs collègues de l’opposition. Pour les présidents du TAJ et du MPA, les partis d’opposition «sont coupables d’incitation à attroupement dans la rue, des actions dangereuses menant au dérapage et chaos». Le président Bouteflika a fustigé jeudi dernier, dans un message à l’occasion de la journée de la Victoire ceux qui prônent la politique de la «terre brûlée» pour arriver au pouvoir. Le président de la République a indiqué dans ce sens avoir des «préoccupations», voire des «inquiétudes» dont, a-t-il dit, il est utile, «autant pour moi que pour vous, que je vous parle, en cette occasion où nous célébrons une date mémorable», celle du premier signe de la naissance de l’Etat algérien moderne tant rêvé par les martyrs, l’Etat au service du peuple algérien qui, en retour, «a le devoir de le préserver et de le défendre».
«Ce n’est pas en restant neutre ou simple spectateur que ses citoyennes et citoyens vont assurer la pérennité de cet Etat alors que d’aucuns sont, hélas, nombreux, à se laisser aller, pour des motifs futiles, à commettre des actes de vilenie morale et d’incivilité totalement incompatibles avec les fondements et les constituants d’une citoyenneté authentique et responsable», a ajouté le président Bouteflika.
Suite à ce discours, les quatre principaux partis soutenant le programme du président sont descendus dans l’arène pour se battre. Ils sortent la grosse artillerie.