Les ministres, les mouhafadhs ainsi que les membres du bureau politique du FLN sont interdits de la course aux prochaines élections législatives. L’information, démentie samedi par deux hauts responsables du parti, a été confirmée par plusieurs cadres de l’ex-parti unique qui affirment que «l’information tournait depuis plusieurs jours au siège du parti».
Cette décision concerne 12 membres seulement sur les 15 composant le bureau politique du parti. Elle ne concerne pas le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, «dont la décision de sa présentation ou non aux élections relève de sa propre volonté étant le premier responsable du parti». Deux autres membres sont exclus de fait «vu que l’un est sénateur et que l’autre a présenté le dossier de son fils à la course aux législatives du 10 mai».
A propos de l’interdiction des mouhafadhs, nos sources affirment que la majorité d’entre eux sont déjà des députés. Cette décision «les exclut de briguer d’autres mandats au sein de l’Assemblée», d’autant qu’«ils ont été à l’origine de gros problèmes et ont accentué la crise qu’a connue le parti dans plusieurs wilayas».
A propos de la candidature des ministres, nos sources, qui ont salué cette décision, estiment qu’elle fait partie de l’approfondissement des réformes politiques engagées par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. «Après les textes de loi, les réformes politiques se penchent sur les personnes, les méthodes de travail et les pratiques enregistrées au sein de l’équipe gouvernementale. On ne peut pas faire du changement avec les mêmes»,
affirme-t-on. A propos de leurs éventuels remplacements, «il existe des cadres plus compétents et plus efficaces au FLN à qui il faut donner une chance». D’autres surprises sont attendues dans la foulée des préparatifs des élections. Nos sources affirment que le parti a reçu un nombre impressionnant de candidatures de toutes les wilayas.
A Alger seulement, le nombre avoisine les 1000 dossiers. Les membres du bureau politique tiennent des réunions marathoniennes tous les soirs pour suivre les préparatifs engagés en prévision des élections.
Chargés également du traitement des dossiers de candidature, ces derniers ont déjà effectué un premier examen des dossiers et procédé à l’élimination de tous ceux qui ne répondent pas aux conditions de présentation ou ceux émanant des «pseudo militants», lesquels ont été immédiatement exclus. A propos du classement sur les listes des candidatures, nos sources affirment que les membres du bureau politique ne se mêlent pas de cette question.
«La décision relève exclusivement des prérogatives du secrétaire général du parti», lequel a l’aptitude de décider des têtes de liste. L’exclusion des ministres de la course électorale peut faire boule de neige au sein du RND et du MSP.
Ces deux formations politiques, qui comptent des ministres dans l’actuel exécutif, devront elles aussi faire appliquer cette décision pour répondre au principe de mettre tous les membres de l’exécutif «sur un pied d’égalité». «Il n’est pas normal d’interdire la députation aux ministres du FLN et permettre à ceux du FLN et du RND de se présenter», a tenu à préciser notre source.
N. B.