Le SG du FLN a réuni à huis clos les membres des comités centraux, les ministres de son parti et les parlementaires, outre les secrétaires de mouhafadhas. Une occasion pour lui de s’attaquer et de défier ses rivaux (les redresseurs) qui ont annoncé avoir récolté
10 000 signatures.
Les travaux de la 5e session du comité central du parti du Front de libération nationale (FLN) se sont ouverts hier à Alger avec pour principal point à l’ordre du jour les résultats des travaux de la commission préparatoire des prochaines élections. Ainsi, le vieux parti veut s’assurer que sa stratégie pour les législatives de 2012 soit bien définie et surtout appliquée par ses militants, indisciplinés quant il s’agit de promotion personnelle, sans oublier la menace des redresseurs qui ne cachent pas leur détermination a participer à ses échéances. Mais le FLN craint aussi l’impact de la conjoncture régionale actuelle qui est en faveur du «changement».
Abdelaziz Belkhadem se positionne de plus en plus, réconforté par le Président Bouteflika concernant les réformes politiques et l’adoption de six textes de projets de loi. Pourtant, le FLN a été accusé d’avoir vidé les réformes de leur substance. Apparemment, la deuxième lecture revendiquée par certains partis et personnalités n’est pas inscrite dans l’agenda du chef de l’Etat. Cependant, il y a une semaine, le SG du FLN a affirmé en parlant des présidentielles que le candidat de son parti sera M. Bouteflika s’il se présente. Une sortie bien calculée afin de détourner les regards sur sa personne alors que ses ambitions sur El Mouradia sont claires.
Jeudi dernier, le SG du FLN a réuni à huis clos les membres de comités centraux, les ministres de son partis et les parlementaires, outre les secrétaires de mouhafadhas. Une occasion pour lui de s’attaquer et de défier ses rivaux (les redresseurs) qui ont annoncé avoir récolté 10 000 signatures. Hier, à l’occasion de la session du comité central, M. Belkhadem a défié les redresseurs d’obtenir 175 signatures de la composante du comité central. Ce qui est impossible, puisque les redresseurs contestent cette composante. Il ajoutera à ceux qui veulent défoncer le siège du parti et ceux des mouhafadhas, que «ce sont leurs maisons et ceux qui veulent vraiment les défoncer sont des intrus et des voleurs», avant de conclure : «On est des partisans de l’union».
Cependant, Belkhadem n’est pas aussi confiant qu’il le mon-tre, car il est conscient que les prochaines législatives seront très serrées, non pas par la concurrence mais par un changement, sans oublier l’influence de la conjoncture régionale actuelle. Dans ce cadre, il dira que les législatives interviennent dans un contexte «différent» marqué une conjoncture interne et externe qui «nous invitent à être plus vigilants et tenir un discours crédible envers les citoyens afin d’instaurer la confiance».
Selon le SG du FLN, il faut élaborer «une stratégie» qui prenne en considération les «enjeux actuels», auxquels «il faut faire face en passant par l’application des réformes politiques» et les «nouveautés que pourra connaître la scène politique».
Dans ce contexte, Belkhadem dira qu’il n’est plus question «de monopole et d’exclusion», car «la loi de l’expérience humaine c’est le changement».
A l’adresse de ceux qui s’attaquent au FLN, il dira que «s’attaquer au FLN est devenu désormais le programme de prédilection de nombreux partis, y compris ceux avec lesquels il partage un programme commun visant à remettre l’Algérie sur les rails».
A ce propos, il a expliqué que «les attaques» contre son parti ne datent pas d’aujourd’hui, affirmant que «ceux qui se prêtaient à ce jeu n’avaient d’autres moyens d’attirer l’attention que de se positionner par rapport au parti et de lui nuire, tantôt par des calomnies, tantôt par des accusations gratuites».
M. Belkhadem a rejeté les allégations «absurdes» de certains partis qui accusent le FLN de s’opposer aux réformes, affirmant qu’elles «sont fallacieuses et dénotent le mépris à l’égard de l’intelligence des militants et des citoyens» et soulignant que ces derniers «n’atteindront pas leurs buts».
Il faut souligner que les législatives sont très importantes pour le FLN qui veut avoir la main sur la révision de la Constitution qui sera soumise d’abord au Parlement issu des prochaines législatives avant de passer au référendum.
Sur ce sujet, le SG du FLN est revenu sur la vision de son parti en mettant en exergue l’importance d’élargir le champ des libertés individuelles et collectives en vue de consolider les droits de l’homme. Il s’agit aussi, selon lui, de consolider la séparation et l’équilibre des pouvoirs.
Par Nacera Chenafi