Leïla Zaïmi
L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, est candidat au poste de secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) qui sera élu aujourd’hui à l’occasion de la session du comité central de l’ex-parti unique. Pour lui, le futur SG du FLN doit satisfaire certains critères.
Reporters : Le comité central du FLN réunit aujourd’hui ses membres pour élire un nouveau secrétaire général au parti. Une étape importante dans la vie du parti ?
Saïd Bouhadja : Je pense qu’il faut davantage retenir que le parti va procéder à l’élection d’un secrétaire général du parti, autrement dit le responsable le plus important dans l’architecture du parti.
Il faut préciser dans ce sens qu’il s’agit d’une session du comité central, puisque la dernière session qui avait eu lieu la semaine dernière est restée ouverte.
L’opinion publique sait déjà que de nombreux militants briguent le poste. Peut-on savoir les critères qui détermineront le choix des membres du comité central ?
Premièrement j’affirme que je serai candidat parmi les postulants. S’agissant du choix qui va se faire, il est d’ores et déjà clair que le prochain SG du FLN doit répondre à certains critères. Par critères, j’entends la compétence, l’expérience, l’ancienneté (plus de 10 ans). Le futur secrétaire général du parti doit également jouir de la légitimité au sein des instances du parti, comme il n’est plus question d’avoir un chef de parti aux antécédents judiciaires. Pour ce qui est des chances des uns et des autres, je dois dire que tous les candidats en lice partent à chances égales. La parole reviendra aux membres du comité central.

Parmi les revendications du Hirak, la dissolution du parti du FLN. Quel est votre commentaire à ce propos ?
Personnellement, je ne crois pas à l’option de dissolution du parti. Pour moi, ça serait une grande trahison à l’égard d’un million et demi de martyrs. Par contre, je suis pour l’option que le parti se passe de certains militants qui ont noirci l’image du parti. Je plaide également pour de nouvelles figures au sein du parti dans une dynamique d’ouverture vers les jeunes. Je souligne que les représentants et les militants du FLN doivent assurer le rôle de lien entre le citoyen et l’Etat.
Mais à l’heure actuelle, le flambeau n’a pas été transmis aux jeunes, pourquoi ?
Il faut que vous sachiez que 70% des militants du FLN sont de la jeune génération. Ils se trouvent un peu partout (au niveau des communes, des établissements de l’Etat…). Nous n’excluons pas cette tranche et nous comptons renforcer sa présence davantage à l’avenir.
Vous vous considérez toujours président légitime de l’Assemblée nationale populaire ?
Oui, bien sûr. Du point de vue juridique, je le suis toujours. Je ne pense pas que l’Etat et le peuple ne respectent pas les lois de la République. La manière dont certains membres de l’APN m’ont éloigné de mon poste de troisième homme d’Etat est un comportement primitif qui n’a rien à voir avec la déontologie et la modernité de la société algérienne, ni à l’Etat de droit.