«Nous allons tout faire pour éviter ce scénario», a assuré M. Goudjil en précisant que l’objectif est de rassembler la famille FLN.
Le FLN risque la scission lors des législatives de 2012. Les redresseurs menacent d’aller loin dans leur action. En cas de non-aboutissement des pourparlers, ils comptent présenter leurs propres listes. «Nous allons confectionner nos propres listes même si nous ne pourrons pas les faire sous la bannière du FLN, nous allons trouver des formules pour respecter la loi», a affirmé Salah Goudjil. S’exprimant lors d’une rencontre tenue hier avec les militants des wilayas du Centre, M. Goudjil a exposé les grandes lignes du mouvement.
Le divorce est-il consommé? Pour lui, cette option interviendra une fois tous les recours épuisés. «Nous allons tout faire pour éviter ce scénario», a-t-il assuré en précisant que l’objectif est de rassembler la famille FLN. «Nous ne voulons pas l’éclatement du parti», a-t-il réitéré. Ce membre fervent du mouvement de redressement tient toujours au dialogue. «Les portes du dialogue sont toujours ouvertes avec la direction du FLN», a-t-il précisé. Ainsi, il apporte un démenti formel à toutes les supputations faisant croire que le divorce est consommé. Voulant mettre fin à la polémique, M. Goudjil dira: «Personne ne décide à notre place (lui et Belkhadem Ndlr). En d’autres termes, la décision de poursuivre le dialogue relève de ces deux responsables. Il y a lieu de rappeler que Belkhadem et Goudjil se sont rencontrés à deux reprises pour parler de la situation du parti. Va-t-on vers une troisième rencontre? «Certainement, oui», répond M. Goudjil en précisant qu’aucune date n’a été fixée pour le moment. Cette rencontre pourrait intervenir après la réunion du comité central prévue le 30 juillet prochain. Les redresseurs boycotteront encore une fois ce rendez-vous. «Nous ne pouvons pas assister à cette réunion pour la simple raison que reconnaissons pas la légitimité de ce comité central», a-t-il éclairci. Et d’ajouter: «Notre présence risque de provoquer une crise».
M. Goudjil a fait savoir qu’il avait adressé au secrétaire général du FLN un document où il a expliqué les positions du mouvement et les raisons du boycott. Pour l’ancien ministre des Transports, la balle est dans le camp de M. Belkhaem. Les revendications du mouvement de redressement sont claires. Il exige l’assainissement du comité central des intrus.
Beaucoup de membres du comité central ne remplissent pas les critères dictés par le règlement du parti. Selon le porte-parole du mouvement, Mohamed Seghir Kara, ils sont au nombre d’une centaine, selon lui, le secrétaire général a, lui-même, reconnu la présence d’intrus. Le mouvement de redressement demande aussi de refaire les élections au niveau de la base. «Les assemblées générales ont été organisées en dehors du parti», a affirmé M. Goudjil. L’assainissement de la situation est une condition sine qua non pour signer la paix. A la question de savoir si le parti a le temps pour refaire à zéro ses structures, M. Goudjil répond par l’affirmative. «Nous pouvons assainir la situation au niveau de la base en l’espace de 20 jours», a-t-il assuré. Le parti a les moyens financiers et les ressources humaines lui permettant de s’organiser et de retrouver sa légitimité. Pour l’ancien membre de la direction FLN, le règlement intérieur offre des prérogatives au secrétaire général et c’est à lui de faire respecter la loi en appliquant le statut du parti.
M. Belkhadem se retrouve vraiment dans l’embarras. L’assainissement du comité central et de la base n’est pas une tâche facile. Cette décision pourrait faire beaucoup de mécontents. Au niveau de la base, la situation s’annonce très critique. Les affrontements entre les militants se sont soldées par des blessés. Lundi dernier, on déplore huit personnes entre les redresseurs et des militants intrus au FLN. De son côté, M. Kara a appelé le président du parti à respecter la neutralité vis-à-vis des deux parties.