Le FLN a encore recours à la violence, La tension s’exacerbe

Le FLN a encore recours à la violence, La tension s’exacerbe

A coups de poings, de ceinture et torse nus, des malabares ont transformé une réunion du comité central, plus haute instance du Fln en une bagarre de rue, reproduisant les mêmes scènes d’il y a dix dans l’enceinte des Sables d’Or à la Safex. A cette époque, les pro-Benflis et pro-Belkhadem se sont affrontés à coup de bouteilles de verres. Le Fln a-t-il pris goût au langage de la violence politique ?

La trêve observée n’aura été que de courte durée. Censée être un prélude au dixième congrès prévu au début de l’année prochaine, les travaux de la plus haute instance du vieux parti se sont transformés pendant près de deux heures en une rixe entre deux clans. Celui dirigé par Belayat et Belkhadem et celui de Saadani.



Les deux premiers, retrouvés du même côté de la porte à la faveur de l’exclusion de Belkhadem de la direction du parti tentent de récupérer des mains de Saadani, le parti sous, l’argument de spoliation du dernier CC par Saadani en août dernier, une revanche que Belayat tente de remporter avec Belkhadem qui amorce son retour en se présentant candidat au poste suprême du parti.

Mais c’est compter sans la détermination de Saadani qui répliquait de l’intérieur de la salle à ses belligérants, tenus à l’écart de la réunion, que c’est Belkhadem «qui a mis en place le règlement intérieur du parti qui dispose que le secrétaire général est élu pour un mandat de 5 ans. Nous n’avons jamais exclu personne, mais ne n’acceptons pas les dérives. Que celui qui veut se porter candidat le fasse. Nous n’avons jamais exclu qui que ce soit, mais nous ne serons acceptés que le débat se tient en dehors des instances du parti».

C’est donc, sur le plan de la légalité des textes que Belkhdaem, Belayat et Saadani jouent le va-en guerre en se gardant de d’expliciter leurs pensées dans une conjoncture politique marquée par la consultation autour de la loi fondamentale qui, à terme déterminera les règles à suivre quant au poids de chacune des formations politiques nationales. Le Fln, qu’il soit sous l’ère de Belkhademe ou, de Saadani actuellement a toujours tenté d’opérer le forcing pour influer sur les institutions en se mettant au-dessus de « la mêlée » sous l’argument qu’il est majoritaire et donc, plus à même de dicter sa volonté de diriger l’exécutif. Belkhadem avait, rappelons-le, réitéré à chaque fois qu’il était nécessaire tout comme, Saadani ces derniers temps. « Le peuple a voté pour le FLN, le FLN doit donc gouverner et constituer son gouvernement, sinon les élections n’auront aucun sens. Et celui qui renonce à ce droit est un criminel », déclarait Amar Saadani quand il a rencontré les parlementaires de son parti à la veille de la présentation du programme du gouvernement devant l’APN.

Il a même frôlé la menace en déclarant : « beaucoup pensent que le Fln renonce à ses droits et il est vrai que dans beaucoup de situations notre parti a concédé ses droits dans le but de préserver les institutions ». En filigrane, le SG du Fln, suggère que la majorité dont jouit son parti peut aussi se transformer en le contraire.

Le Fln a-t-il peur de la mise au placard comme proposé par certaines formations politiques dans le cadre des consultations sur la constitution ? De toute évidence, la bagarre de l’Aurassi était une expression de bras de fer dont a fait preuve le Fln mais, contre qui ?

Faouzia Ababsa