Alors qu’au 5e jour des émeutes, plus de 200 morts sont enregistrés en Libye, Seif Al-Islam Kadhafi, dans une allocution télévisée hier soir, s’est adressé aux Libyens qu’il a sommés de choisir entre les réformes qu’il propose et la guerre civile.
Accusant des parties étrangères de vouloir déstabiliser son pays, il a affirmé qu’il était hors de question pour son père d’abdiquer, assurant que l’armée le soutenait et que désormais ce sont les armes qui allaient parler dans les rues libyennes.
Les sièges d’une télévision et d’une radio publiques ont été saccagés hier soir par des manifestants à Tripoli où des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés, ont rapporté des témoins joints par téléphone. «Un local qui abritait la télévision Al-Jamahiriya 2 et la radio Al-Shababia a été saccagé», a indiqué un témoin sous le couvert de l’anonymat. La diffusion de la chaîne de télévision, suspendue hier soir, a néanmoins repris aujourd’hui, lundi.
Al-Jamahariya 2, deuxième chaîne publique, et la radio Al-Shababia, avaient été lancées par un fils du dirigeant libyen Kadhafi, Seïf Al-Islam, en 2008, avant d’être nationalisées par la suite. Par ailleurs, selon plusieurs témoignages recueillis par l’Agence France Presse (AFP), des bâtiments publics ont été incendiés dans la capitale, hier soir, notamment des commissariats de police et des locaux de comités révolutionnaires, dans plusieurs quartiers, y compris près de la place Verte au centre-ville, où des affrontements violents ont eu lieu entre des pro et anti-régime.
La «salle du peuple», un bâtiment situé près du centre-ville et où sont organisées souvent des manifestations et réunions officielles, a été également incendiée, a indiqué à l’AFP un Tripolitain qui habite à proximité. Ce bâtiment est situé non loin du centre-ville, à l’entrée du quartier résidentiel de Hay Al-Andalous.
Dans la nuit, des tirs nourris avaient été entendus dans plusieurs quartiers de Tripoli et des affrontements entre opposants et sympathisants du numéro un libyen ont notamment eu lieu sur la Place verte de Tripoli, selon des témoins. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants dans le quartier populaire de Gurgi, selon un habitant joint par l’AFP au téléphone.
Un autre témoin a indiqué avoir vu en début de soirée des pneus brûlés dans ce quartier situé à l’entrée Ouest de Tripoli.
Suite à ces développements, Plusieurs pays occidentaux se préparaient à évacuer leurs ressortissants, de même que des entreprises comme le géant pétrolier BP et le norvégien Statoil. Hier, la Turquie avait rapatrié plus de 500 ressortissants, dont certains disent avoir été la cible de violences à Benghazi.