Zabana, une fiction de Said Ould Khelifa brossant le portrait d’Ahmed Zabana, premier martyr algérien passé à la guillotine coloniale, a été projeté samedi soir à Paris, une avant-première en France à laquelle ont pris part le réalisateur et les principaux comédiens du film.
PARIS – Zabana, une fiction de Said Ould Khelifa brossant le portrait d’Ahmed Zabana, premier martyr algérien passé à la guillotine coloniale, a été projeté samedi soir à Paris, une avant-première en France à laquelle ont pris part le réalisateur et les principaux comédiens du film.
D’une durée de 90 minutes, le film raconte l’histoire d’un personnage simple qui rêvait de devenir footballeur ou comédien, mais dont la réponse à l’appel du devoir national en novembre 1954 a fini par en faire un héros, mort pour la patrie et la libération du pays du joug colonial.
L’oeuvre d’Ould Khelifa, présentée devant une assistance nombreuse, se proposait, selon son réalisateur, de lever un pan entier sur un personnage « méconnu même dans l’Oranie » d’où il est originaire. »
L’idée n’était pas de faire un film sur un héros ou un martyr, mais de relater le parcours de jeunes militants complètement fous pour s’être attaqués à une grande puissance de l’Otan d’alors, avec des fusils et des pistolets « , a précisé le réalisateur lors du débat qui a suivi la projection.
Interrogé sur l’intitulé du film à la forme exclamative, il a répondu que le combat de Zabana était un « cri » contre l’oppression et la tyrannie coloniales, soulignant qu’à travers le parcours du premier guillotiné algérien c’est le combat de tout un peuple qui est mis en avant.
Pour le réalisateur, cette première projection parisienne de Zabana est le « top départ » pour une tournée dans tout l’Hexagone. » L’objectif est que cette production, qui développe le point de vue d’un Algérien sur les affres du colonialisme français, soit portée à la connaissant tant du public français que de la communauté algérienne dans ce pays », a-t-il indiqué à l’APS.
Le réalisateur a, à l’occasion, souhaité le passage de son £uvre filmique sous forme de feuilleton à la télévision algérienne. « C’est un film qui a été financé avec des deniers publics et le public algérien est en droit de revendiquer ses images », a-t-il signalé.
La projection du film Zabana a été le temps fort consacré à l’Algérie dans le cadre du 13e Festival international du cinéma « Résonances » qui a traditionnellement pour cadre le Magic cinéma de Bobigny (Nord-est de Paris).
Elle a été précédée par une séance dédicace, avec l’écrivain Didier Daeninckx et le dessinateur Mako, de la Bande dessinée La Main Rouge, parue le 10 septembre dernier en France.
Ce moment fort consacré à l’Algérie a été par ailleurs marqué par la projection de Paroles d’un prisonnier de l’ALN, un film de Salim Aggar (2009, 46 mn) qui relate le témoignage inédit d’un prisonnier français, René Rouby, pris pendant plus de 114 jours en 1958 par le groupe du Colonel Amirouche dans l’Akfadou (Bejaia, Est d’Alger).
Promu au Pavillon algérien de la 65e édition du Festival de Cannes, en mai dernier, Zabana a reçu plusieurs invitations à des rencontres cinématographiques de premier plan. Il a notamment été sélectionné au Festival international de Toronto, début septembre, dans le cadre du programme « Comtemporary World Cinema ».
D’après un scénario co-écrit avec Azzedine Mihoubi, coproduit par Laith Media, l’Aarc, avec le soutien des ministères de la Culture et des Moudjahidine, l’oeuvre a décroché tout récemment à Buenos Aires (Argentine) le Prix du Public du 3e Festival Latino-américano de Cine Arabe.