Le film Hors-la-loi du réalisateur Rachid Bouchareb sera projeté en avant-première pour la presse vendredi 21 mai 2010 à 9h à la salle El Mougar.
C’est ce qu’a annoncé le ministère de la Culture, organisateur de cet évènement. Le choix de cette date n’est pas fortuit, puisqu’au même moment ce film sera projeté à Cannes pour la presse internationale.
Cette décision de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, permet en sorte aux journalistes algériens d’éclairer les lecteurs sur ce film tant attendu. Pour rappel, avant que le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb ne soit projeté devant le public, des voix se sont élevées pour mener une campagne de dénigrement et à sa tête le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionel Luca, qui accuse le film, sans l’avoir vu, de falsifier l’histoire.
Mais ce film dérange, parce qu’il revient sur les événements du 8 mai 1945, au lendemain de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Durant ce conflit, beaucoup d’Algériens ayant contribué à la libération de la France occupée ont manifesté dans l’esprit du combat qui s’est déroulé en Europe pour la liberté et la libération. Et ils voient comme récompense une répression hallucinante et sanglante s’abattre sur les populations de Sétif, Guelma et Kherrata. Les massacres ont causé la mort de 45 000 Algériens, tous des civils.
Le film Hors-la-loi de Bouchareb dérange parce qu’il met le doigt sur cette page sombre, un massacre d’une violence rare contre des civils et qui a tous les ingrédients d’un génocide.
Mais la polémique sur tout ce qui a trait à la guerre d’Algérie date depuis longtemps. La bataille d’Alger (référence de l’indépendance algérienne), Lion d’or au Festival de Venise en 1966 et nominé aux Oscars, fut très longtemps interdit en France.
Indigènes de Rachid Bouchareb, sorti en 2006, avait fait couler beaucoup d’encre au Festival de Cannes. Ces détracteurs ont également peur de l’impact que représente Cannes, plus grande messe du cinéma mondial, et une éventuelle distinction pour Hors-la-loi.
Par Belkacem Rouache