Avant même que la presse algérienne n’ait le temps de commenter le discours de Mohammed Nebbou, premier secrétaire national du FFS, à l’occasion du congrès fédéral de Tizi Ouzou du 20 février 2016, que le site autonomiste « Tamurt » s’en prend éhontément au FFS.
Bien que le responsable du FFS décrive les dangers qui menacent la stabilité du pays en chargeant principalement le régime, les partisans de Ferhat n’admettent aucune critique ni aucune remise en cause et encore moins la défense de la fraternité nationale, par des authentiques patriotes issus de la région, à partir de Tizi Ouzou.
Mais qui revendique à l’étranger être le représentant du peuple kabyle ? Alors qu’aucune tendance politique ne peut représenter à elle seule la Kabylie -et c’est tant mieux si le pluralisme se perpétue dans cette région -, Ferhat foule au sol ces mêmes principes en allant jusqu’à établir des relations diplomatiques avec des pays, dont leur haine pour l’Algérie est un secret de polichinelle, au nom d’une région, certes frondeuse, mais qui ne lui a jamais donné un tel mandat.
D’autant plus que les deux partis les plus implantés dans la région, le FFS et le RCD défendent un projet opposé au sien. Leurs programmes s’inscrivent -et c’est le moins que l’on puisse dire -dans un cadre national unifié. Ainsi, bien que leurs fondateurs soient issus de la région, leur implantation s’étend sur tout le territoire national. De la même manière, malgré leur divergence d’appréciation du combat politique, les citoyens de la région choisissent en toute conscience le parti dont ils se sentent le plus proche.
En outre, depuis quelques années, les partis du pouvoir ne cessent de progresser. Pour des raisons qui sont propres aux électeurs, ces partis arrivent parfois, dans certaines circonscriptions, en tête. Mais, comme par hasard, ces partis du pouvoir ne sont pas dans le collimateur des partisans de Ferhat.
Par ailleurs, dans la logique des choses, quand on veut donner des leçons en démocratie aux autres, la moindre des choses, c’est que le donneur de leçons doit être au moins autant démocrate que celui qu’il critique. Or, la question qui se pose est : sur quel critère démocratique se fonde Ferhat pour décréter que la Kabylie veut se séparer de la communauté nationale ?
Jusqu’à preuve du contraire, cette initiative est celle d’un seul homme, appuyé et soutenu par ses partisans. Et si jamais la volonté d’un seul homme s’impose à une communauté, cela s’appelle « la dictature ». L’Algérie l’a vécu en 1962 quand l’homme fort de l’État-major général de l’époque, Houari Boumediene, a imposé son protégé. Les prolongements de ce coup d’État se font sentir de nos jours.