C’est depuis l’esplanade de l’ancienne mairie de Tizi Ouzou, qui revêt aussi une symbolique particulière, puisque, c’est à partir de ce lieu que le regretté Hocine Aït Ahmed, avait lu la proclamation de la fondation du FFS, que le premier secrétaire national du FFS, Hakim Belacel, a prononcé son discours, hier, à l’occasion de la célébration du 56e anniversaire du FFS.
Une célébration qui intervient, a-t-il souligné, “dans un moment particulier où le peuple algérien, dans son ensemble, vit son 7e mois de révolte pacifique, d’une manière solidaire et unitaire et par l’emprisonnement de Lakhdar Bouregâa, l’un des symboles de la guerre d’Indépendance nationale et l’un des fondateurs principaux du FFS en 1963”.
“À partir d’ici, nous exigeons, encore une fois, sa mise en liberté immédiate, comme nous dénonçons avec une extrême virulence, le recours par les décideurs actuels du pays, à la répression sauvage et à l’instrumentalisation des deux appareils, judiciaire et sécuritaire, pour museler les voix opposantes et résistantes à l’ordre établi”, a martelé le premier secrétaire national.
Poursuivant son discours, l’orateur a qualifié la révolution du 22 février de “sursaut populaire qui a subjugué le monde entier de par son envergure, son caractère pacifique et créatif” mais surtout, a-t-il ajouté, “par sa détermination à faire aboutir les revendications légitimes des Algériennes et des Algériens qui se battent pour imposer un changement de régime et l’amorce d’une alternative démocratique sérieuse et prometteuse”.
Malheureusement, a-t-il dénoncé devant un parterre composé de cadres et de militants du parti, “les décideurs à travers leurs façades, civile et militaire, s’obstinent outrageusement à foncer tête baissée pour imposer aux Algériennes et aux Algériens, une élection présidentielle avant la fin de cette année. C’est une véritable course pour planter le décor d’une autre forfaiture et un autre traquenard électoraliste”.
À ce propos, il a encore expliqué que “le pouvoir a choisi la confrontation à défaut de pouvoir convaincre un peuple résolu à se défaire de la fatalité liberticide”, et d’affirmer, en dernier lieu, que “c’est seulement au terme d’une remobilisation citoyenne et politique des Algériens que nous pourrons aborder l’ensemble du processus électoral devant aboutir à une refondation institutionnelle”.
À préciser que Hakim Belacel a également exigé, dans son discours, la libération de son ancien camarade, Karim Tabbou, et de tous les détenus d’opinion et politiques. Intervenant également à l’occasion de cette célébration, le coordinateur de l’instance présidentielle du Front des forces socialistes, Ali Laskri, a, pour sa part, estimé que le peuple algérien a réalisé le consensus pour un changement radical du système.
“Cela a permis de paralyser la façade civile du pouvoir et à mettre au-devant le commandement militaire, c’est-à-dire le pouvoir réel depuis l’indépendance”, a-t-il soutenu.
“Le pouvoir réel a mis l’Algérie dans une véritable impasse politique par son entêtement à défendre un ordre constitutionnel dépassé et la concentration de tous les pouvoirs par le vice-ministre de la Défense qui assume et exerce le pouvoir réel en violation de la loi”, a ajouté Ali Laskri.
K. Tighilt