Le FFS conforté par les conjonctures régionales,Le phénix politique renaît de ses cendres

Le FFS conforté par les conjonctures régionales,Le phénix politique renaît de ses cendres
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Le siège du FFS à Alger

La participation du parti de Hocine Aït Ahmed aux élections législatives brouillera les calculs du FLN, du RND et des islamistes.

Tel un phénix, le parti de Hocine Aït Ahmed, le Front des forces socialistes (FFS), renaît de ses cendres à l’occasion du scrutin législatif prévu le 10 mai prochain. Conforté dans ses thèses quant à la conjoncture nationale et régionale, le Front des forces socialistes se trouve sur un nuage. La philosophie de la formation de Hocine Aït Ahmed, qui s’est toujours bâtie sur l’esprit des droits de l’homme et de la promotion de la démocratie, permet la conceptualisation de certaines notions abstraites telles que: «Etat de droit, citoyenneté, justice sociale, le droit d’avoir des droits». C’est aussi lui (Aït Ahmed) qui a plaidé, tout au long de son parcours de militant, pour l’instauration d’une Assemblée constituante en Algérie, permettant de traduire la volonté du peuple afin d’éviter le péril au pays. Aujourd’hui, la récurrence des révoltes arabes couronnées par le retour aux Assemblées constituantes en Egypte, en Tunisie et vraisemblablement en Libye, lui donnera encore raison. Ce fin analyste des événements que traversent l’Algérie et ses voisins immédiats, avait déjà noté ce qui manquait à notre pays. Ce n’est pas une batterie de lois, soutient-il dans son dernier message, qui lui manque, mais un dispositif et une volonté politiques qui rendraient possible leur application. Aussi, faut-il le signaler, même en pleine tragédie nationale, ce chef historique de la Révolution, n’a pas manqué d’appeler à un débat national pour passer enfin à la réconciliation nationale lors de laquelle les bourreaux doivent reconnaître leurs faits devant les victimes. Hélas! les décideurs d’alors refusaient de lui prêter une oreille attentive, voire l’avaient accusé de défendre les islamistes, en l’occurrence les ex-chefs du FIS dissous. A rappeler son fameux «Ni république intégriste, ni Etat policier», lancé lors de la fameuse marche des démocrate, après l’arrêt du processus électoral en 1991, dont tant se sont moqués…avant d’en constater la pertinence. C’est dire que l’Histoire a donné raison au chef charismatique du FFS. En effet, Aït Ahmed s’est opposé à l’arrêt du processus électoral après la victoire des islamistes aux élections législatives de 1991. A l’époque, Hocine Aït Ahmed appelait les décideurs, à laisser ces derniers faire l’épreuve du pouvoir, sous contrôle du président de la République et du peuple. Aujourd’hui, 20 ans après, les islamistes sont (toujours) là, pressentis favoris de la consultation électorale du 10 mai et brandissent la menace de sortir dans la rue en cas de «fraude». Une menace qui a été faite par le président du parti islamiste de Abdelmadjid Menasra, le Front du changement (FC), lors d’une conférence de presse, animée mercredi dernier à Alger. Cette menace rappelle également à l’opinion publique les menaces proférées à l’identique par les chefs de l’ex-parti islamiste dissous, à la veille des élections législatives de 1991. Encore une fois, l’Algérie revient aux propositions du leader du FFS. Il n’y aura pas de danger sur la République si les islamistes gagnent les futures élections législatives. Il y a des garde-fous dans la Constitution algérienne, les prérogatives du chef d’Etat et enfin celles du Conseil constitutionnel. Ce sont autant de barrières qui protégeront la République. Ce sont ces arguments qu’a «professés» Hocine Aït Ahmed, il y a 20 ans. Hélas, il n’a pas été écouté; le prix de cet autisme a été fort. 200.000 morts, des milliers de disparus et d’orphelins. C’est dire qu’aujourd’hui une éventuelle victoire des islamistes aux législatives fera revenir l’Algérie à la case départ et la fera confronter au péril de la vague verte.

Les Algériennes et Algériens voteront bien sûr s’ils ne s’abstiennent pas, le 10 mai prochain dans presque les mêmes conditions que celles ayant prévalu lors du scrutin législatif de 1991. Le FFS y prendra part si l’on se fie à des sources proches de sa direction, mais aussi à la volonté de sa base qui réclame une participation pour diverses raisons. Ainsi, les partisans de la participation ont avancé l’argument selon lequel «boycotter marginaliserait le parti sur la scène politique et lui enlèverait une tribune pour faire entendre la voix de l’opposition démocratique». Mais, aussi, cela entraverait l’accès du parti aux médias en lui ôtant toute visibilité interne et externe. D’autre part, il exposerait le parti à des critiques de la part du pouvoir sans pouvoir y répondre et laisserait le champ libre à la coalition entre les partis du système et les partis islamistes. Selon certains observateurs avertis, la participation du FFS aux élections du 10 mai lui permettra de glaner entre 40 à 50 sièges à la future Assemblée nationale (APN), à en croire des observateurs de la scène politique nationale. Ces derniers soutiennent que le FFS pourrait même accéder à la 3e position à l’APN en tirant profit de la conjoncture et des luttes de leadership entre les partis de l’Alliance présidentielle et les islamistes. Ces mêmes observateurs soutiennent enfin que la participation de Hocine Aït Ahmed aux élections législatives brouillera les calculs du FLN, du RND et des islamistes.