Brusque retournement de situation au front des forces socialistes (FFS). Le parti a finalement décidé de prendre part aux consultations politiques lancées par la présidence par l’entremise d’Ahmed Ouyahia, chargé par Bouteflika de piloter ces échanges.
Dans un communiqué rendu public ce matin, le FFS informe l’opinion publique qu’il a décidé de répondre favorablement à l’invitation pour «donner son point de vue sur la situation politique et institutionnelle du pays». Rappelant sa démarche visant à impulser une dynamique politique pour reconstruire un «consensus national», le parti de Hocine Ait Ahmed estime cohérent d’aller mardi prochain (le 17) à la présidence discuter avec M. Ahmed Ouyahia.
De fait, c’est l’un des rares partis politiques a avoir pris part et à la conférence de nationale pour la transition démocratique de l’opposition et à la grand-messe du pouvoir. Au FFS, on n’y voit pas de contradiction dés lors qu’on est convaincu que le changement devra se faire «avec le régime».
«Toutes les transitions démocratiques dans le monde ont été menées avec les régimes en place», avait déclaré dans son allocution le premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache lors de la conférence de Zeralda. Il était d’ailleurs le seul responsable qui avait défendu l’idée selon laquelle il fallait associer le pouvoir à la démarche de l’opposition.
Moins d’une semaine après, il décide de participer aux consultations de la présidence autour de la révision constitutionnelle dans une approche pragmatique qui consiste à mettre deux fers au feu. Le FFS qui a perdu beaucoup ces dernières années suite à l’abandon de sa ligne radicale qui a fait ses années de gloire, ne souhaite manifestement pas se mettre à dos le pouvoir.
Il copie un peu l’attitude du MSP sous Bouguera Soltani qui avait un pied au pouvoir et un autre dans l’opposition. Cela étant dit, et ironie du sort, le FFS qui a entretenu des rapports exécrables avec Ahmed Ouyahia qu’il désigne par le sobriquet du «fraudeur en chef», est forcé cette fois d’aller dialoguer avec lui pour trouver un terrain d’entente… Pour Ouyahia et le pouvoir c’est incontestablement une belle prouesse d’avoir pu ramener le FFS à la…maison.
