L’immeuble Le Colisée qui abrite le siège du ministère de l’Industrie et des Mines, ou ce que Abdesselam Bouchouareb aime qualifie de « Maison de l’entreprise algérienne » a été le théâtre d’une rencontre qui a regroupé le premier responsable de l’industrie et une délégation du Forum des chefs d’entreprises.
Une rencontre qui s’est tenue à huis clos, en dépit du fait que les deux parties ont déclaré qu’elles n’avaient aucun point de divergences de points de vue. Plusieurs questions ont été abordées lors de ce conclave, comme l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce, la règle des 49/51%, la campagne consommer national, la dotation d’un label pour le produit national, L’Impôt sur les bénéfices des sociétés qui a été fixé à parts égales entre les producteurs et les importateurs, l’emploi durable entre autres. A propos de la règle 49/51%, Ali Haddad a déclaré que le FCE en était un fervent défenseur. Il a tout de même réitéré la positon de l’organisation patronale par rapport à l’ouverture des secteurs au privé. « En dehors de celui de la Défense nationale, aucun secteur n’est stratégique ».
Il saisira l’occasion pour tacler la secrétaire générale du PT, sans la citer nommément qui n’a pas été de main morte ni avec lui ni avec le ministre des Transports au sujet de l’ouverture prochaine du secteur aérien au privé. « Je dis à ces gens qu’ils cessent, Basta. Eux ils ont droit au salon d’honneur et aux passe-droits, tandis que la population attend pendant des heures entières avant d’embarquer dans un avion. Il faut placer l’intérêt national au-dessus de tout,» a-t-il ajouté en exprimant l’ambition de son organisation d’arriver à une croissance économique de 6 ou de 8%.
Au sujet du foncier, le FCE a demandé à ce que quatre zones industrielles (nord, sud, est et ouest) lui soient confiées pour les aménager et les distribuer par la suite aux investisseurs. Le ministre de l’Industrie et des Mines, et c’est là le point de discorde, même si les deux parties se défendent qu’il en existe en déclaration que « nous n’avons aucune divergence de points de vues », a proposé que lesdites zones soient plutôt cédées aux chambres de commerce (dont les membres du FCE sont parties prenantes), pour qu’elles les aménagent et les concèdent par la suite aux opérateurs.
Toutefois, a précisé Abdesselam Bouchouareb que le foncier industriel connaissait encore des blocages qu’il faut lever. Cela nécessite une à deux années pour en venir à bout. Il a reconnu que le gouvernement s’était trompé d’approche en prenant à bras le corps l’opération de recensement des actifs et des excédents. « Des textes sont en préparation pour ce faire ». Il a bifurqué ensuite sur la création ou plutôt l’officialisation dans une dizaine de jours des dix groupes industriels. Une expertise pour la délimitation des périmètres des zones seront alors faites. « Cette opération laissera sur la paille beaucoup d’entreprises qui ne se retrouveront pas. »
Concernant le taux d’IBS de 23% et pour les producteurs et pour les importateurs avec effet rétroactif à partir de 2014, le ministre de l’Industrie a de manière indirecte déclaré qu’il avait désavoué cette disposition. Néanmoins si les pouvoirs publics venaient à élaborer une loi de Finances complémentaire, il se battra pour que cet impôt soit revu à la baisse pour les producteurs. Il a exprimé son accord pour que les centres de formation professionnelle soient gérés par les entreprises, parce que ce sont elles qui connaissent leurs besoins. « Car il est inconcevable que certains d’entre eux soient encore fermés. »
Et Abdesselam Bouchouareb conclut sur la production nationale : « Un arrêté ministériel est en préparation pour en définir les modalités, en même temps qu’un système de veille sera mis en place. Tous ceux qui émargent au budget de l’Etat devront s’approvisionner en produit national. Ce système de veille, est chargé entre autres de réorienter les appels d’offres, quand il en aura, vers le national. »
Faouzia Ababsa