Mercredi dernier, le Forum des chefs d’entreprises, évaluant les mesures décidées par le Conseil interministériel élargi, propose, qu’au regard de la nouvelle situation induite par la baisse des revenus pétrolier, le budget de l’Etat soit « destiné exclusivement au financement des grandes infrastructures publiques qui sont au service de l’ensemble de la population: écoles, hôpitaux . »
Et pour le reste, il va falloir laisser place au marché financier, souligne le vice-président du FCE, Brahim Benabdeslem, cité par l’APS. Mais cela exige la mise en place de certaines conditions, notamment l’entrée en bourse des entreprises. Une démarche que l’Etat doit encourager. Cette proposition fait parti d’ailleurs de la cinquantaine de mesures proposées par le FCE lors de son symposium organisé en mars 2015.
L’ABEF abonde dans le même sens du constat en considérant que la communauté bancaire estime que les mesures prises, mardi, par le Président de la Républiques, notamment celles relatives à la diversification des sources de financement des investissements publics, allaient contribuer à la dynamisation du marché financier.
« La contrainte financière va accélérer le mouvement au sein du marché financier », a indiqué à l’APS le délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrazak Trabelsi, recommandant d’accélérer la modernisation du marché financier qu’il soit obligataire ou boursier.

« Le marché financier en Algérie n’est pas très développé mais il faudra, justement, accélérer le processus de sa dynamisation de manière à ce que l’effort d’investissement public soit graduellement pris en charge par ce marché », poursuit-il. Mais pour le délégué général de l’Abef, la décision de dynamiser le marché financier n’est pas directement liée à la baisse des cours du pétrole: « Ce sont des orientations qui ont été déjà instruites par les autorités et elles concernent des réformes structurelles » qui touchent l’ensemble du système financier algérien ».
Pour Trabelsi, le développement du marché financier pour diversifier les sources de financement des investissements publics est un choix « incontournable » pour mener à terme le programme de développement de l’Etat. « L’Etat ne peut plus faire supporter à son budget les grands investissements », soutient M. Trabelsi qui avance, toutefois, que le développement d’un marché financier n’est pas un projet qui peut être réalisé dans une courte période mais que cela se prépare, plutôt, à moyen et long terme.
« Le gouvernement a bien préparé cette démarche », selon M. Trabelsi qui indique, au passage, l’entrée en bourse prochainement d’un nombre important de grandes entreprises publiques notamment du secteur bancaire et des assurances.