L’une des ambitions de la stratégie «e- Algérie» est d’améliorer la visibilité de l’Algérie sur Internet à travers une gestion efficace du nom de domaine «.dz» qui n’héberge actuellement qu’un peu plus de 4.000 sites Internet, ce qui est loin de rivaliser avec le «.fr» ou encore le «.com».
Ainsi, malgré l’exonération de la création des sites Web et l’abonnement Internet de la TVA qui a vise — au-delà de la généralisation de l’utilisation du web — à inciter les gens à développer des sites en Algérie, par des Algériens et de les faire héberger en domaine national, le rythme des hébergements en «.dz», à raison de deux créations par jour, est loin de réaliser l’objectif escompté de 1 million d’adresses l’an prochain.
Dans le cadre de la relance du domaine, le ministère de la Poste et des Tic a engagé des discussions avec le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST) pour trouver un moyen de redynamiser la gestion du « .dz » et de d’amener les opérateurs à y héberger leurs sites. Cela dit, M. Moussa Benhamadi est persuadé que le développement des Tic en Algérie et l’amélioration de la visibilité du .dz n’est pas l’affaire du gouvernement uniquement d’autant plus, a-t-il indiqué récemment, que la plupart des opérateurs économiques préfèrent encore les domaines étrangers.
Il citera à titre d’exemple les organes de presse, lesquels sous le prétexte du risque de la censure, optent pour le «.com». « Du moment que la version papier d’un journal n’est pas censurée, je ne vois pas pourquoi a-t-on peur de la censure de la version électronique. Si la publication ne tombe pas sous le coup de la loi, personne ne peut la censurer. Il n’y aura aucun blocage de sites », tient-il à rassurer.
Enumérant l’avantage de développer le site Web ici en Algérie et par des Algériens, qui permet notamment de ne pas payer la TVA, il soulignera que pour l’hébergement deux possibilités existent, soit héberger le contenu physiquement en Algérie avec exonération de TVA, soit de payer un opérateur en Algérie qui se chargera d’héberger le site à l’étranger sous le « .dz ».
De leur côté, les opérateurs déplorent le manque de communication autour du domaine algérien et les coûts élevés de la bande passante. L’hébergement d’une adresse en .dz coûte entre 30.000 à 110.000 DA l’année.
Alors que l’agence devant gérer le domaine .dz tarde encore à voir le jour, l’accessibilité au «.dz», géré actuellement par le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST), qui est sous la double tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur (MESRS) et du Ministère de la Postes et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), est perçue comme étant contraignante au vu des démarches administratives à entreprendre sans oublier le passage obligé par l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) pour le contrôle du nom de l’adresse. Pour contourner ces obstacles d’ordre administratif, certains préconisent un enregistrement on-line et gratuit, avec un contrôle à posteriori des noms de domaine, ainsi que l’encouragement de toute création sur le domaine algérien.
Car, de l’avis même du ministre, beaucoup d’investissement ont été consentis dans l’infrastructure avec la création du cyber-parc de Sidi Abdellah et la programmation d’autres parcs technologiques, à Oran, Annaba, Ouargla, Sétif, Constantine, et Sidi Bel Abbés, mais peu d’intérêt a été accordé jusque-là au développement du contenu. D’ailleurs comme il a tenu à le préciser, « Nous nous sommes beaucoup plus intéressés à l’infrastructure qu’à la construction d’un contenu. Maintenant nous nous attelons à le dynamiser et à lui donner plus de contenu et, surtout, à partir de. L’objectif étant de créer des activités dans les TIC, et surtout d’encourager les jeunes compétences à lancer leurs start-up. Nous encourageons les Algériens, d’ici, ou d’ailleurs, à soumettre leurs projets à évaluation en vue d’un financement par le FAUDTIC».
Hamida B.