Le duel à distance Hirak-Pouvoir se poursuit

Le duel à distance Hirak-Pouvoir se poursuit

Une semaine après son lancement, la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain s’enlise.

Pour les candidats comme pour l’ensemble des Algériens, les jours se suivent et se ressemblent. Des meetings sous haute surveillance policière, des rassemblements et des sit-in pour exprimer le refus de l’élection présidentielle et des arrestations parmi les contestataires étaient donc, une nouvelle fois, le lot de la journée d’hier. Dans ces deux voies parallèles, le peuple et les candidats se livrent donc à une course contre le temps. Ainsi, les candidats ont poursuivi leurs programmes comme si rien ne se passait dans le pays. Ali Benflis, le plus actif des cinq candidats, s’est offert une tribune médiatique à partir de la Chaîne 3 de la Radio nationale avant d’aller animer deux meetings ; l’un à M’sila et l’autre à Bordj Bou-Arréridj.
Le président de Talaie El-Houriat a pu s’adresser à l’assistance dans les deux villes des Hauts-Plateaux. Mais comme d’habitude, des citoyens ont dénoncé les deux rencontres. Ils ont été tenus à distance par la police qui a du pain sur la planche en ces jours de campagne électorale.

Les rivaux d’Ali Benflis se sont contentés du strict minimum pour certains, à l’image d’Abdelkader Bengrina qui a préféré se reposer. Abdelmadjid Tebboune semble avoir du mal à supporter le rythme de la campagne. Il s’est contenté d’une tribune médiatique en animant le forum du journal arabophone El Hiwar. L’homme ne s’est pas livré au jeu des questions-réponses. Il s’est limité à des réponses données à un panel de journalistes et d’experts triés sur le volet.

En revanche, Abdelaziz Belaïd, invité du Forum du quotidien gouvernemental El Moudjahid, a répondu aux questions des présents avant de s’envoler pour Tiaret pour y animer un meeting électoral. Pendant ce temps, le secrétaire général par intérim du RND, Azzedine Mihoubi, a poursuivi son périple saharien. Il était hier à Biskra. Parallèlement à ces activités de campagne électorale, les actions des opposants au scrutin présidentiel se poursuivent. Des rassemblements ont été organisés un peu partout dans le pays. Ce fut le cas à Boghni, à Tizi Ouzou, à M’sila, à Bordj Bou-Arréridj et à Oued Souf.

La veille, des citoyens d’Ouargla ont tenu un sit-in devant la prison de la ville pour réclamer la libération des détenus arrêtés la veille. Dans chaque rassemblement, les services de police procèdent à des arrestations parmi les manifestants, grossissant ainsi davantage les rangs des détenus politiques et d’opinion. Et contrairement aux meetings et rencontres des candidats, ces rassemblements sont totalement ignorés par les médias gouvernementaux et les chaînes privées proches du pouvoir.

LG Algérie

Tous s’inscrivent dans le déni de la réalité. À l’ombre de la campagne électorale, la répression se poursuit contre ceux qui s’opposent aux choix du pouvoir. Des dirigeants de l’association Rassemblement Actions Jeunesse, (RAJ), devenue le souffre-douleur des autorités, ont été placés hier sous mandat de dépôt. Le pouvoir veut décapiter l’une des organisations les plus actives sur le terrain ces dernières années. C’est donc le duel peuple-régime qui se poursuit !

Ali Boukhlef