Le droit de manifester piétiné le jour de la Fête de la victoire

Le droit de manifester piétiné le jour de la Fête de la victoire

La force policière est encore une fois actionnée pour empêcher l’expression pacifique et ordonnée d’une revendication politique portée à bras-le-corps par beaucoup d’Algériens.

Ni la symbolique du 19 Mars ni l’appel pressant lancé par la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, jeudi sur le plateau de Nessma TV, aux autorités algériennes pour laisser “un plus grand espace” à l’opposition n’ont eu un quelconque effet sur le refus du régime d’Abdelaziz Bouteflika de respecter le droit des partisans du changement à organiser une manifestation pacifique dans la capitale.



La force policière est encore une fois actionnée pour empêcher l’expression pacifique et ordonnée d’une revendication politique portée à bras-le-corps par beaucoup d’Algériens.

Comme ce fut le cas systématiquement depuis le 22 janvier, un important dispositif policier a été déployé hier dans la capitale. Tôt le matin, la place du 1er-Mai d’où devait démarrer la marche est complètement quadrillée. Les quelques espaces, pouvant être investis par les militants de la CNCD pour y tenir un rassemblement, sont barricadés.

Il ne leur reste que les trottoirs desquels ils seront sans cesse chassés par les policiers. Bilan de la journée d’hier : trois militants du RCD dont deux femmes ont été blessés et évacués à l’hôpital. “J’étais avec eux quand des policiers nous ont agressés aux alentours de la Place du 1er-Mai”, témoigne Omar Abed, représentant des victimes de la faillite de la banque El Khalifa.

Une heure avant le début de la marche, Moulay Chentouf du PLD et bien d’autres militants du changement étaient déjà sur les lieux comme pour tâter le terrain. Il était environ 10h30 quand Ali Yahia Abdenour arrivait sur cette place mythique, accompagné par un groupe de militants dont Mohcine Bellabes, député RCD, et Hassan Mezoued, membre de la direction de ce parti. Ils sont vite “pris en charge’’ par une grappe de policiers qui les ont ainsi séparés des autres militants. D’autres comme Yacine Teguia (MDS), le Dr Yousfi (SNSSP), Tahar Besbas (RCD) les ont rejoints vers 11 heures pour tenir un semblant de rassemblement. Ils ont à peine eu le temps d’exhiber quelques pancartes avant d’être dispersés par les policiers. Comme la semaine dernière, cette fois-ci encore, les baltaguia ont manqué au rendez-vous. “Nous maintiendrons notre action de protestation jusqu’à ce qu’il y ait changement en passant le flambeau à la nouvelle génération”, a assuré le patriarche du combat pour les droits de l’Homme en Algérie, Ali Yahia Abdenour.