Le Dr Nacereddine Djellal libéré hier matin

Le Dr Nacereddine Djellal libéré hier matin

Après 20 jours passés entre les mains de ses ravisseurs, le docteur cardiologue Nacereddine Djellal, âgé de 50 ans, enlevé à Thala Bounane, commune d’Ath Aïssi, à 10 km au sud de Tizi Ouzou, a été libéré hier sain et sauf vers 1h du matin, pas loin de son village, Ighil Bouzrou.

L’ex-otage nous a reçus hier vers midi chez lui, avec d’autres membres de sa famille, quelques heures seulement après sa libération. Visiblement épuisé, le docteur Djellal a tenu à accueillir chaleureusement les nombreuses personnes venues partager avec lui ces moments de joie et le soutenir moralement. «Mes ravisseurs ont tout fait pour me faciliter mon séjour parmi eux avec les moyens en leur possession», a répondu l’ex-otage à la question des conditions de sa captivité.

Il n’a pas, toutefois, souhaité s’étaler sur le motif de son enlèvement et certains détails durant son enlèvement. «Durant ma captivité, mes ravisseurs me ramenaient des quotidiens de la presse francophone et j’ai lu plusieurs articles sur mon enlèvement», a-t-il ajouté, heureux et ému à la fois de retrouver sa liberté.

Notre interlocuteur dira qu’il ignorait l’endroit où il a séjourné durant ces 20 jours. «Il m’est difficile de situer l’endroit où j’étais retenu, car lors de mon enlèvement et ma libération, mes kidnappeurs m’ont bandé les yeux».

Le lieu de détention n’était pas loin du lieu de l’enlèvement

«Il me semble que ce n’était pas loin de mon lieu d’enlèvement à Thala Bounane», indiqua le docteur. Les autres membres de sa famille, notamment sa femme, ses fils et ses frères ont été heureux de cette libération. «Nous avons passé des moments difficiles», nous a déclaré sa femme.

L’un des frères de la victime regrette certaines informations jugées erronées qui ont été rapportées par certains journaux à propos de l’enlèvement du Dr Djellal. Hier, au domicile de la victime, situé sur une colline du village Ighil Bouzrou et entouré d’oliviers, de nombreuses personnes sont arrivées durant toute la journée. Des youyous stridents des femmes fusaient d’un moment à l’autre de la demeure du docteur :

«On est vraiment heureux de la libération du docteur Djellal. J’espère qu’il est la dernière victime de ces enlèvements qui n’en finissent pas dans notre région», nous a déclaré un villageois. Des élus locaux se sont aussi rendus à la maison familiale du libéré pour s’enquérir de sa situation.

Pour rappel, le 15 novembre dernier, le docteur Djellal, spécialiste en cardiologie, avait été intercepté dans un faux barrage par un groupe armé, au lieu-dit Thala Bounane, commune d’Ath Aïssi, daïra de Béni Douala. Sa voiture a été retrouvée pas loin du lieu de son enlèvement.

Les membres de sa famille ont préféré, dès les premiers jours du kidnapping, éviter les mouvements de protestation qui devaient être initiés par la population locale, comme cela se faisait après chaque kidnapping en Kabylie ces dernières années. Selon un proche de la famille de la victime, aucune rançon n’a été exigée par les ravisseurs contre sa libération. L’ex-otage, quant à lui, a préféré ne pas divulguer pour le moment les raisons de son enlèvement.

Depuis la fin de l’année 2005, pas moins de 65 personnes ont été enlevées par des groupes armés à la wilaya de Tizi Ouzou, faut-il le rappeler.

La plupart des victimes n’ont été libérées qu’après le versement de rançons par leurs familles. En juin dernier, un otage a été exécuté par des terroristes au village El Bir, commune de Maâtkas, et deux de ses proches également à cause de leur refus de céder au chantage des terroristes qui exigeaient le versement d’une rançon contre sa libération.

A. I.