Près de 90 morts dans un double attentat en Norvège. La piste islamiste a été rapidement évoquée, presque de manière automatique. Les premiers éléments de l’enquête ne le confirment pas. Le suspect, auteur de la tuerie, est un norvégien de souche, lié à l’extrême-droite et antimusulman.
Au moins 87 personnes ont été tuées, vendredi, dans un double attentat en Norvège. Le plus meurtriers a eu pour théâtre une île au nord d’Oslo où un homme déguisé en policier a massacré 80 personnes présentes dans un rassemblement des jeunes du parti travailliste. Cette tuerie avait été précédée dans un attentat à la bombe à Oslo, probablement une voiture piégée, dans le quartier où se trouvent les bureaux du Premier Ministre. Les deux attentats sont liés et visaient directement le gouvernement travailliste du premier ministre Jens Stoltenberg. « Jamais depuis la seconde guerre mondiale, notre pays n’avait été frappé par un crime de cette ampleur », a déclaré samedi le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, qualifiant les attaques de « tragédie nationale ». « C’est un cauchemar », a-t-il ajouté, en évoquant « la peur, le sang et la mort » rencontrés par les jeunes sur l’île Utoeya. La piste islamiste a été immédiatement évoquée, le New York Times faisant même état d’une revendication au nom d’un groupe qui aurait décidé de punir la Norvège pour sa participation à la guerre en Afghanistan et pour la reproduction des caricatures danoises du prophète de l’Islam. Mais cette thèse n’est pas corroborée par les premiers éléments de l’enquête.
Un norvégien de « souche » et antimusulman
La police norvégienne a en effet arrêté un suspect de 32, un norvégien de souche qui serait plutôt d’extrême-droite et islamophobe. Les médias norvégiens qui ont publié la photo du suspect le présente comme un homme cultivé sans antécédent judiciaire mais qui dénonçait le « multiculturalisme ». Il aurait posté sur twitter un message à tonalité menaçante : « Une personne avec des convictions est aussi forte que 100 000 personnes qui n’ont que des intérêts ». Selon un commissaire de police qui s’exprimait à la télévision, les éléments postés par le suspect laissent penser qu’ »il a certains traits politiques penchant vers la droite et antimusulmans mais il est trop tôt pour dire si cela a été un motif pour son geste ». Des journaux norvégiens ont livré le nom du suspect Anders Behring Breivik.