Le discours sur le Moyen-Orient, prononcé jeudi soir par le président américain Barack Obama, a suscité vendredi des réactions mitigées, certains pays lui reprochant son manque d’audace sur la question palestinienne, notamment.
Premier à réagir, le mouvement palestinien Hamas, par la voix de M. Mahmoud Zahar, a récusé le discours d’Obama, l’accusant « de soutenir Israël ». « Obama a adopté la position d’Israël dans le cadre sa campagne électorale », a estimé M. Zahar.
De son côté, Sami Abou Zouhri, porte parole du Hamas, a appelé le président américain « à accomplir des actions concrètes pour protéger les droits des Palestiniens et de la nation arabe ».
« Ce qu’Obama doit faire, ce n’est pas ajouter des slogans mais accomplir des actes concrets pour protéger les droits des Palestiniens et de la nation arabe », a-t-il insisté.
En Arabie Saoudite, le quotidien saoudien « Arab News » a reproché au président Obama son « manque de propositions » concrètes notamment sur la question palestinienne. Arab News a souligné que « les discours de M. Obama n’intéressent désormais plus le Monde Arabe: Il pourrait tout aussi bien avoir parlé dans une pièce insonorisée », ajoutant que « si Obama veut notre confiance et notre amitié, il doit travailler dans un domaine, sur lequel il a jusqu’ici honteusement échoué: la Palestine ».
De leur côté, la Syrie et l’Iran, ont vivement critiqué le discours, estimant qu’il « n’offre rien de nouveau » et le qualifiant de « contradictoire ». « Le discours du président Obama sur le Moyen-Orient n’offre rien de nouveau quant à la politique (des Etats-Unis) concernant le processus de paix, la situation en Irak ou la sécurité et la stabilité régionales », ont estimé des responsables syriens, cités par l’agence de presse Sana. En Iran, M. Saïd Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a estimé que « le désespoir, les contradictions et les tromperies sont visibles dans le discours d’Obama ». Le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, a pour sa part, appelé les Etats-Unis à l’application sur le terrain des propos du président Obama pour la création du futur Etat palestinien aux frontières de 1967.
En revanche, la Jordanie a salué le contenu du message de M. Obama à propos de l’Etat palestinien, appelant toutefois à des « mesures palpables et immédiates » pour parvenir à un accord sur la question des frontières.
La Tunisie a quant à elle, souhaité que la décision d’Obama de relancer le processus de paix au Proche-Orient, arrêté depuis fin octobre 2010, « soit un début réel pour réaliser une avancée effective et concrète permettant de parvenir à un règlement juste garantissant au peuple palestinien frère de recouvrer ses droits nationaux légitimes et d’édifier son Etat indépendant sur son territoire national ».
De même, les Européens ont salué le message du président américain, estimant qu’il « est favorable » à la création d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967.
« Je salue que le fait que le président Obama se soit engagé de façon aussi claire et déterminée en faveur d’une solution globale et juste à deux Etats » dans le conflit israélo-palestinien, a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères, M. Guido Westerwelle. De son côté, le chef de la diplomatie britannique, M. William Hague, a apporté son soutien à la position du président Obama en faveur de la création de l’Etat palestinien.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s’est « félicitée », elle aussi, du discours d’Obama en faveur de l’Etat palestinien. Dans son discours, le président Obama a soutenu jeudi que les frontières entre la Palestine et Israël doivent être basées sur celles de 1967, assurant des frontières « sûres et reconnues pour les deux Etats ». « Les frontières de la Palestine et d’Israël devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d’accord, pour établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats », a-t-il déclaré.