Le discours décevant de Moubarak: Tout changer pour ne rien changer

Le discours décevant de Moubarak: Tout changer pour ne rien changer
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Le discours décevant de Moubarak: Tout changer pour ne rien changer

Les chefs d’Etat arabes ne changeront jamais. Autistes, menteurs et irresponsables!

Le discours de Moubarak que la planète entière attendait avec impatience, et qui devait annoncer le changement qui allait consacrer la victoire de tout un peuple contre l’oppression, aura été été un soliloque de vieillard gâteux.

La seule annonce relativement importante qu’il a faite, et qui n’était un secret pour personne, est qu’il délègue une partie de ses pouvoirs à Suleiman, le Vice-Président qu’il a nommé, et néanmoins redouté chef des services secrets. Ce qui fait que non seulement rien n’a vraiment changé, mais qu’en plus, on rajoute au despotisme un autre despote.

Et comme tout chef d’Etat arabe qui se respecte, il a, comme de bien entendu, accusé les ennemis de l’extérieur d’avoir fomenté les troubles qui agitent l’Egypte, et qui ont, selon lui, causé d’énormes pertes économiques au pays. Et il a poussé le cynisme jusqu’à promettre de sanctionner ceux qui ont été les auteurs de la répression sauvage qui s’est abattue sur les manifestants égyptiens. Une répression dirigée, entre autres, par ses propres fils.

Il a aussi, comme tout Chef d’Etat arabe, consacré une partie de son discours à faire son propre éloge, et a parler, toute honte bue, des victoires qu’il a remporté sur l’ennemi. Lui qui a abdiqué la dignité égyptienne entre les mains d’Israël.

Autant dire que l’Egypte n’est pas sortie de la terrible et grandiose épreuve qu’elle traverse. Hosni Moubarak, comme pour défier le peuple égyptien, a déclaré avec des accents qu’ils voulait pathétiques, mais qui sont autant de défis, qu’il ne quittera l’Egypte qu’a sa mort. Aurait-il l’intention de se faire enterrer ailleurs ?

Moubarak n’a certainement pas reçu des assurances de cet ennemi extérieur qu’il invoque. Un Quittus pour le pillage de l’Egypte. Les révélations sur son immense fortune sont certainement la cause principale de son obstination. Obama ne lui a certainement pas donné l’assurance que les plaintes du futur Etat égyptien, pour recouvrer les dizaines de milliards de dollars que la famille Moubarak a volés au Peuple égyptien, n’auront pas de suite, et qu’il pourra, avec sa famille, jouir tranquillement du fruit de l’odieuse rapine.

Le président américain ne pouvait pas lui donner de telles garanties, parce que les contribuables américains n’accepteraient jamais que celui qui a détourné la majeure partie de l’aide qu’ils ont consentis au peuple égyptien puisse en jouir en toute impunité. C’est cela, vraisemblablement, qui a bloqué toute la machine.

De lourds nuages s’amoncellent au dessus de l’Egypte. La révolte risque de dégénérer gravement.

Tout président symbolique qu’il est devenu, Hosni Moubarak ne pourra pas imposer sa détestable présence à ce grand peuple d’Egypte.

Ni celui qu’il a choisi pour le remplacer.

La balle, si l’on peut dire, est dans le camp de l’armée égyptienne. Sera-t-elle à la hauteur de son destin? Rien de moins sûr…