Le mot prononcé par le président tunisien, Moncef Marzouki, devant l’Assemblée générale de l’ONU sur l’Égypte, en appelant à la remise en liberté de Morsi ainsi que les détenus politiques, a suscité un débat houleux tant en Égypte qu’en Tunisie.
Plusieurs partis politiques en Égypte ont du coup manifesté leur indignation à la déclaration de Marzouki à l’ONU et l’ont appelé à se concentrer sur les problèmes de son pays au lieu de les fuir.De son côté le ministère égyptien des affaires étrangères a manifesté son mécontentement à l’issue de la parole prononcée par la président tunisien qu’il considère comme étant un défi contre la volonté du peuple égyptien.Outre le ministère égyptien des AE, plusieurs partis politiques de ce pays ont exprimé leur colère quant à l’intervention de Moncef Marzouki qu’ils qualifient d’ingérence dans les affaires intérieures de leur pays.
« Il appartient plutôt à Marzouki de s’occuper de lui-même et des affaires de son pays au lieu d’en parler de l’Égypte », ont-ils dit.De leur côté, les Emirats arabes unis ont rappelé leur ambassadeur à Tunis en signe de contestation contre l’allocution de Moncef Marzouki devant l’AG de l’ONU. Selon la presse locale, le ministère des affaires étrangère émirati aurait convoqué son ambassadeur pour en « discuter sur les développements régionaux et les relations entre les deux pays ».« L’intervention de Marzouki était une ingérence dans les affaires d’un pays jouissant d’une souveraineté qui est l’Égypte.
Elle met également en doute la volonté du peuple égyptien », a écrit le journal émirati « Al Khalij ».« Il appartient aux politiques tunisiens, à leur tête Marzouki de voir autour d’eux et ce qui se produit dans leur pays, dont le mouvement de masse au lieu de tenter d’exporter leur crise aux pays voisins », a-t-il mentionné. Pour sa part, l’ex-premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi a tiré à boulets rouges sur le président tunisien Marzouki après son discours à l’ONU au sujet de l’Égypte en n’écartant pas l’hypothèse de voir son pays confronté au même scénario que celui en Égypte.Dans une déclaration à la chaîne satellitaire ONTV, Essebsi a dit ne pas « connaître les raisons ayant poussé le président tunisien à s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Égypte ».
« Les problèmes égyptiens ne concernent que les Égyptiens et la Tunisie et son président n’en ont pas à s’ingérer. Ceci dit, le président tunisien est intervenu dans une question qui ne le concerne pas », a dit l’ex-premier tunisien.Et d’ajouter: « La Tunisie est confrontée à des problèmes politiques et sécuritaires sous Marzouki, dont les acteurs n’ont toujours pas trouvé de compromis pour sortir le pays de l’ornière ».