Le Discop francophone face à Nollywood et l’audiovisuel arabe

Le Discop francophone face à Nollywood et l’audiovisuel arabe

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Le Discop, le marché africain de l’audiovisuel, a ouvert ses portes lundi à Abidjan en Côte d’Ivoire. Voulant coller aux succès du MIP TV de Cannes, le Discop est devenu un rendez-vous important et incontournable des professionnels du petit écran africain. L’objectif est de mettre en contact des acheteurs et des producteurs de contenus. Sur le continent, le potentiel est immense. Fini la domination des telenovelas d’Amérique du Sud; ces 10 dernières années, les pays francophones se sont mis à produire leur propre contenu télévisé.

C’est la quatrième fois que ce rendez-vous de Discop est lancé depuis 2015, où on propose un «marché» où s’achète et se vend du contenu fini, en cours de production ou en développement, des activités de networking, des soirées, un programme Next Gen (nouvelle génération). Il réunit plus de 700 participants de 70 pays. Si aucun représentant des chaînes privées algériennes n’est présent à Abidjan, la télévision publique, l’Eptv, est présente à travers le directeur commercial Aziz Kourta et le directeur de la chaîne francophone Canal Algérie. La mission: acheter des programmes africains abordables sur le plan financier. L’objectif est de trouver aussi des solutions pour financer une production de qualité en Afrique francophone reste un enjeu majeur. Dans ce contexte financier difficile, les producteurs sont des héros au quotidien, estiment les professionnels

Pour contourner ce problème d’argent, de plus en plus de réalisateurs se servent d’Internet comme d’un tremplin pour être repérés. Comme les Youtubeurs, les créateurs de contenus tentent de faire vendre leur produit durant ce rendez-vous audiovisuel.

Résultat: sans procédures simplifiées et avec des Etats africains dont les budgets sont souvent trop restreints pour investir dans des émissions de qualité, les sources de financement se trouvent encore trop souvent à l’étranger. TV5 Monde, par exemple, investit 1 million d’euros par an dans la production de séries africaines. Il faut dire que ce marché est plus destiné aux produits audiovisuels francophones qu’aux produits anglophones dominés par Nollywood.

Depuis quelques années, la liste des séries made in Afrique francophone n’a cessé de s’allonger. Avec plus de 2 200 chaînes de télévision qui diffusent par satellite sur le continent, l’appétit pour l’Afrique grandit. Pas étonnant quand on sait que 150 millions de personnes sur le continent parlent français et sont en attente de contenus qui leur ressemblent. Un continent qui est partagé entre la montée en puissance de la culture anglophone des pays du sud et de l’est de l’Afrique qui totalise plus de 200 millions et la montée de la culture arabe avec plus de 200 millions des pays d’Afrique du Nord, dont 100 millions sont situés en Egypte et qui demeure comme le plus important marché arabe de l’audiovisuel.