Près de 318 000 placements de demandeurs d’emplois ont été réalisés, en 2013, par l’Agence nationale de l’emploi (Anem), contre 179 000 placés en 2010, a affirmé, hier, le directeur général de cette institution, Mohamed Tahar Chaâlal.
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Chaâlal a indiqué que, compte tenu des statistiques des mois de janvier et février, ces chiffres devraient évoluer d’environ 16% pour l’année 2014 «pour atteindre 350 000 placements». Selon lui, cette évolution a été réalisée à la faveur de l’extension et la réhabilitation du réseau national de l’Anem, ainsi que l’amélioration de l’offre.
«Actuellement, nous avons une meilleure pénétration du marché estimée à 55%, selon une enquête récente de l’Office national des statistiques (ONS) en 2013. Ce taux était de 16% en 2010, a précisé M. Chaâlal qui a également signalé que la prise en compte d’une nomenclature des métiers représente l’un des éléments de l’offre de service de l’Anem, pour faciliter les placements des demandeurs d’emplois.
«Aujourd’hui, dira-t-il, nous avons pu réaliser les profils de plus de 4000 emplois susceptibles d’intéresser les entreprises.» Répondant à la question des demandeurs d’emplois des zones sahariennes, il a souligné que les mêmes procédures sont appliquées pour l’ensemble du pays.
«Il y a, dit-il, une meilleure organisation des activités de l’Anem dans ces régions, car plus de 8200 demandeurs d’emplois ont été placés à Ouargla en 2013, au niveau de diverses entreprises.»
Le même responsable relèvera, par ailleurs, que depuis 2008 le dispositif de l’agence a beaucoup évolué en ce sens qu’aujourd’hui, 80% des placements sont effectués dans les secteurs d’activité économique «alors que par le passé, l’essentiel se faisait dans les administrations».
Des conventions en faveur des jeunes
Dans un autre volet, le premier responsable de l’Anem a fait savoir que des conventions ont été signées avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels et le ministère de l’Enseignement supérieur pour la prise en charge les jeunes âgés entre 16 et 20 ans afin de les orienter dans leurs choix de formation, selon les besoins du marché professionnel.
«Nous travaillons en concertation avec le ministère de la Formation professionnelle pour insérer les jeunes rapidement dans le monde du travail, dès l’obtention de leurs diplômes», a-t-il expliqué, en ajoutant : «C’est impératif qu’il y ait une adhésion entre l’offre d’emploi et la demande.»
Il a constaté, par ailleurs, une réticence des jeunes par rapport à certaines spécialités, notamment le secteur de l’habitat et des travaux publics. A cet effet, M. Chaâlal appelle les jeunes à changer de mentalité.
«C’est un problème sociétal. Aujourd’hui, une mère est plus fière d’un fils licencié mais au chômage que d’un fils diplômé en plomberie et qui gagne bien sa vie», a-t-il estimé.
3000 cadres d’agences en formation
S’agissant du projet d’appui au secteur de l’emploi en Algérie, en partenariat avec l’Union européenne, le DG de l’Anem a indiqué que près de 3000 cadres des agences régionales et locales bénéficieront d’une formation de plus de deux ans, soit 65 à 70% du personnel de l’Anem. Cette formation sera organisée sur les sites d’Alger, Tipasa, Oran, Tizi Ouzou, Ghardaïa et Annaba.
L’objectif est de développer les compétences des cadres afin d’améliorer l’intervention sur le marché de l’emploi en Algérie, de sensibiliser et de mobiliser le personnel à la dynamique de changement, ainsi que la mise à niveau des connaissances des personnels.
Pour rappel, le projet conclu entre l’Algérie et l’Union européenne a démarré en juin 2012 suite à une convention de financement par un budget de 15,3 millions d’euros (14,1 millions d’euros de l’UE et 1,24 million d’euros de l’Anem).
Feriel Arab