Le procès en appel contre le directeur de la chaîne de télévision en Tamazight, accusé de harcèlement sexuel, a confirmé le verdict prononcé en première instance. Said Lamrani, 76 ans, a été condamné à six mois de prison avec sursis. En revanche l’amende a été revue à la hausse puisqu’il doit verser aux trois journalistes femmes qui avaient déposé plainte contre lui la somme de 300.000 dinars chacune au lieu de 100.000 dinars.
Ce verdict met ainsi un point final à cette affaire qui a défrayé la chronique. En effet, les trois journalistes femmes victimes des agissements de leur directeur qui leur exigeaient des faveurs sexuelles, avaient réussi à casser le tabou du silence en racontant leur calvaire dans la presse avant de porter l’affaire devant la justice, à l’initiative de maître Dilem, avocat du syndicat national des journalistes algériens.
Said Lamrani qui se prévalait de sa proximité avec la famille du président Bouteflika a été déjà limogé à l’issue du verdict en première instance. Le collectif des journalistes se « dit très satisfait de la décision de justice de notre pays ». Un des journalistes qui a requis l’anonymat ne cache pas son émotion après la décision de la justice.
Pour le collectif, il s’agit désormais de demander à la direction de la Télévision de rétablir chacun des éléments, qui ont mené le combat contre le directeur déchu, dans leurs droits professionnels. En effet, les journalistes en question ont fait l’objet d’une mise au placard qui dure depuis plusieurs mois. D’ailleurs, nous a indiqué un autre journaliste du collectif, une audience sera prochainement demandé à M.Khelladi, directeur de la télévision pour lui poser le problème, à la lumière de la décision de justice.
