Le diabète chez l’enfant : La pompe à insuline meilleur remède

Le diabète chez l’enfant : La pompe à insuline meilleur remède

La pompe à insuline est le meilleur traitement pour les nourrissons, même pour les adultes, qui ont des glycémies très instables et des variations glycémiques très importantes.

Sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires, facteurs génétiques, tels sont, entre autres, les facteurs «incriminés» dans l’augmentation du taux de diabète infantile, dont le nombre ne cesse d’augmenter.

Tel est le constat établi par des professeurs en médecine, présents samedi, au symposium ayant pour thème «Accompagnons l’enfant diabétique», organisé par le laboratoire « Roche Diabètes Care ».

Cette rencontre, initiée dans le cadre des domaines du monitoring et de l’éducation du jeune diabétique, a eu un grand écho parmi les spécialistes en diabétologie venus des quatre coins du pays.

Lors de son intervention, le professeur Zahia Bouderda, du service pédiatrique du CHU Benbadis de Constantine, a indiqué que l’obésité peut donner le diabète, les maladies cardiovasculaires. «Quand on est obèse à l’âge pédiatrique on a un grand risque de le rester une fois adulte», a-t-elle expliqué avant d’ajouter « le diabète de type 2 s’observe de plus en plus chez l’enfant. Concernant le diabète de type 1 malheureusement on ne peut pas le prévenir. Dans le cadre de la prévention, les parents doivent s’inquiéter quand ils voient que leur enfant urine et boit beaucoup, quand il maigrit.» Cette surveillance n’est pas seulement le rôle des parents, selon le Pr. Bouderda mais aussi celui des enseignants à l’école et des médecins qui doivent établir un diagnostic rapide et efficace. Pr. Bouderda a souligné que l’incidence des enfants malades est en nette augmentation : « Au cours des précédentes décennies, soit jusqu’en 2000, on avait des incidences de 10 cas pour 100.000 enfants, malheureusement ces chiffres ont été doublés, si ce n’est triplés, puisqu’on dénombre jusqu’à 20 à 23 incidences sur les 100.000 cas», a-t-elle déclaré. Pour le professeur, il y a certainement des facteurs d’environnement qui font que le diabète de type 1 apparaît chez des enfants de plus en plus jeunes.

S’agissant du traitement de l’enfant diabétique, Pr. Bouderda a affirmé que la pompe à insuline est le meilleur traitement pour les nourrissons même les adultes qui ont des glycémies très instables et des variations glycémiques très importantes.

Pour l’instaurer en Algérie, Pr. Bouderda préconise qu’il faut instituer tout un programme à l’échelle nationale, et commander les matériels consommables. «Cette révolution pour les malades demande de la formation pour les équipes, car on ne peut pas mettre un malade sous pompe, surtout quand il s’agit d’enfant alors que le personnel médical n’est pas encore formé. Mais aussi former toute personne apte à répondre aux problèmes que peut poser un enfant qui porte une pompe», a-t-elle soutenu.

De son côté, le Pr Farida Menadi Lacète, chef d’unité diabétologie au CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), a indiqué en marge de la tenue du symposium le fait que près de 3.000 enfants diabétiques de moins de 15 ans, ont été recensés au niveau des CHU à l’échelle nationale. « Ce qui embête les professeurs ces derniers temps c’est l’augmentation de la tranche d’âge du nourrisson » a-t-elle dit, déplorant le fait que, « malheureusement il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu dont l’incidence de la maladie, l’environnement, le support génétique. Quand on fait des dépistages pour le diagnostic préventif, on trouve que dans la fratrie, les frères et sœurs ont le même tissu que leur frère diabétique, il y a un risque de voir leur enfant devenir diabétique», a-t-elle affirmé. Néanmoins le Pr Lacète a estimé que cela ne veut pas dire que le sujet deviendra diabétique forcément. Elle a indiqué que c’est une maladie multifactorielle. «On ne naît pas diabétique, mais on naît prédisposé à devenir diabétique», a-t-elle expliqué. Pour ce qui est des complications, elle a estimé que, comme celles-ci s’installent tardivement « les spécialistes ne les voient pas trop, n’empêche qu’ils peuvent les surveiller et les dépister chez l’enfant ». Dans ce contexte, elle mettra en exergue la nécessité d’effectuer, tous les 5 ans, un bilan ophtalmologique, une surveillance plus rapprochée, essayer de corriger et changer le schéma du développement de la maladie.

S’agissant du dépistage, le Pr Lacète a déclaré qu’un enfant diabétique se fait dépister à partir d’un cas de la famille. « On fait une recherche d’anticorps chez les autres enfants, quand ses anticorps commencent à augmenter à un certain taux on sait que à peu près une année après la maladie va s’installer. Dans cette phase on donne un traitement immunosuppresseur, ce sont des anticorps monoclonaux qui sont très à la mode qui restent des essais thérapeutiques. On n’a pas assez de recul pour dire que c’est comme ça qu’il faut procéder», a-t-elle expliqué.

Wassila Benhamed

Vers la généralisation de la trousse de l’enfant diabétique

M. Tewfik Belaïdi, manager Roche Diabetes Care, a indiqué que la trousse de l’enfant diabétique « est une trousse qu’on a complètement créée dans un atelier, qui va contenir le lecteur de glycémie, les bandelettes qui vont contenir du sucre pour le malade et des languettes pour se piquer de même que le carnet du diabétique pour noter ses glycémies et aussi le stylo à insuline. Ce nouveau produit que le laboratoire Roche va essayer de généraliser en le distribuant aux médecins spécialistes, qui vont à leur tour le donner gratuitement, « va vraiment accompagner l’enfant diabétique dans sa vie quotidienne » a précisé le responsable qui a balayé notre interrogation d’une main : « On compte le produire en quantité suffisante pour faire profiter tous les enfants concernés, ne vous en faites pas !»

W. B.

M. Hamid Emminger Senior Vice-Président Roche Diabetes Care à propos de la pompe à insuline :

«Une petite révolution dans le monde de la diabétologie »

M. Emminger, est-ce qu’on peut dire que la pompe à insuline est une révolution pour le diabétique en Algérie ?

Oui c’en est une, car pour l’instant on n’a pas de pompe à insuline en Algérie. Lancer cette innovation fait donc, office de petite révolution. Elle a fait ses épreuves sur les enfants diabétiques avec des résultats meilleurs, surtout durant la nuit.

Pour ce qui est du prix de ce petit appareil, celui-ci diffère d’un pays à un autre, mais il est assez élevé. En plus, il n’y a pas de remboursement par la sécurité sociale et le traitement mensuel est également assez élevé, puisqu’il coute près de 270 euros.

Pouvez-vous nous dire quand la pompe à insuline sera lancée en Algérie ?

En fait, on est en train de discuter avec des spécialistes et professeurs pour qu’ils décident si la pompe à insuline est nécessaire pour les malades diabétiques en Algérie. Actuellement, les pouvoirs publics sont intéressés par la pompe à insuline, mais c’est le médecin à la fin qui doit décider quel type de patient a le droit d’utiliser cette pompe. Il y a lieu de signaler toutefois, que les particuliers peuvent l’acquérir dans un futur proche, à la condition que, si on lance le produit, on doit d’abord s’assurer le service après-vente et former le personnel qualifié, et là, on verra la pompe à insuline en Algérie.

W. B.