Le DG du CREAD, Mohamed Saïm Buizet : le Forum sur les migrations illégales traduit la volonté politique de prendre en charge le phénomène

Le DG du CREAD, Mohamed Saïm Buizet : le Forum sur les migrations illégales traduit la volonté politique de prendre en charge le phénomène

A travers le Forum qui lui est consacré, depuis samedi par le ministère de l’Intérieur, la « harga », un terme désignant les candidats à l’immigration illégale, s’invite pour la première fois et sans tabou aucun au sein de la sphère politique.

Pour le directeur du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), l’organisation de cette rencontre traduit, pour la première fois, la volonté de l’Etat de prendre à bras le corps ce problème.

S’exprimant, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Mohamed Saïm Buizet signale que des experts, des consultants et des membres de la société civile ont été sollicités pour aider à trouver la parade à ce flux migratoire, qui se pose dit-il en « phénomène de société ».

Celui-ci relève que cette migration, dans sa globalité, ne concerne pas que les jeunes, mais également des familles, « qui prennent le risque de partir ». Il relève, d’autre part, qu’aucune recherche n’a jamais été entreprise pour tenter de connaitre les raisons motivant des personnes à s’exiler, quitte pour cela à mettre leur vie en grand danger.

Parmi les instruments qui contribueraient à connaitre les raisons à l’origine parfois de drames humains, le directeur du CREAD estime qu’il faudrait préalablement élaborer un diagnostic lequel, explique-t-il, pourrait servir de base à un plan d’action national.

Des solutions qui auraient pu, selon lui, contribuer à appréhender les causes intrinsèques du phénomène de la « harga », M. Saïm Buizet fait état de l’élaboration d’une politique nationale de la jeunesse, « dont on n’a cessé de parler, depuis une dizaine d’années et qui, en définitive, n’a pas été mise en place ».

ce dernier observe, d’autre part, que ce phénomène migratoire qui va en s’amplifiant, ne concerne pas que cette frange particulière de la population Algérienne, mais qu’en outre, il se traduit aussi par une « hémorragie des cerveaux », d’où la nécessité, souligne-t-il, de « traiter le corps social dans sa globalité ».

Commentant les divers dispositifs d’emploi, « à travers lesquels, di-il, on pensait régler les problèmes de la jeunesse », l’intervenant observe qu’ils n’ont pas réussi à traiter les problèmes rencontrés par cette frange de la population, ni qu’ils aient donné lieu aux résultats escomptés.

Pour M. Saïm Buizet, il est encore temps de revenir sur ces politiques mais, souligne-t-il,  en les mettant en phase avec les réalités et l’évolution de la société Algérienne. « Nous ne pouvons, déclare-t-il, continuer avec les mêmes stratégies adoptées depuis 10 ans de cela ».