Le DG des impots l’a affirmé «Il n’y aura pas d’impôt sur la fortune»

Le DG des impots l’a affirmé «Il n’y aura pas d’impôt sur la fortune»
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«Je suis d’accord pour une lutte contre la fraude, mais contre la grande fraude»

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a préconisé que l’administration fiscale place le contribuable au centre de son action.

Un souci de moins pour les riches. La taxation de la fortune n’est pas à l’ordre du jour en Algérie. «Tous les pays qui disposent d’impôt sur la fortune n’attendent pas un rendement important. C’est beaucoup plus pour établir des statistiques qu’autre chose», a déclaré hier, le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouya, en marge du séminaire sur l’amélioration des relations entre administration fiscale et contribuables, organisée au ministère des Finances à Alger. «Nous l’avons en Algérie, il s’agit de la caution du patrimoine», a ajouté le même responsable. En revanche, «ce qui est intéressant au niveau de cet impôt c’est de connaître la fortune de certains et de les identifier» a ajouté M. Raouya. Depuis ces dix dernières années, il s’est développé des fortunes colossales en Algérie. Ces fortunes sont surtout remarquées dans les secteurs de l’importation, des travaux publics, du bâtiment de l’agroalimentaire etc. Concernant le poids de l’évasion fiscale, le patron des impôts a estimé que personne ne peut en donner le montant. «Pour répondre logiquement et objectivement, il ne sert absolument à rien d’avancer des chiffres sur cette question. «L’essentiel, a-t-il dit, c’est se dire qu’il faut tendre vers un élargissement de l’assiette fiscale et simplifier toutes les procédures», a-t-il soutenu sans essayer d’occulter ni d’amplifier le phénomène.

Le défi, par contre, est de «diminuer la pression fiscale en un meilleur rendement et meilleur regard sur l’ensemble des contribuables. Il faut viser en priorité des actions de lutte contre la fraude», a-t-il soutenu. Et là encore, M.Raouya ne s’encombre pas trop: «Je suis d’accord pour une lutte contre la fraude, mais contre la grande fraude. Je ne vais pas courir derrière un petit vendeur de chaussettes dans la place publique», a-t-il dit. D’autre part, Abderrahmane Raouya est revenu longuement sur la relation entre le contribuable et l’administration fiscale. Une relation qui fait d’ailleurs l’objet d’un projet de jumelage entre l’Algérie et la France dans le cadre du programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’association avec l’Union européenne. «Dans le cadre de ce jumelage, nous avons placé cette relation entre le contribuable et l’administration fiscale au centre», a indiqué M. Raouya, avant de poursuivre qu’«il y a trois autres actions, qui sont le contrôle fiscal, le contentieux et le droit indirect». Concrètement, l’amélioration est apportée dans un premier temps, pour les contribuables qui relèvent de la Direction des grandes entreprises (DGE), parce que cette direction dispose d’un personnel qualifié. Pour une amélioration plus vaste, «d’abord, nous avons le centre pilote de Rouiba qui fonctionne depuis 2 ans. Nous allons en réceptionner une dizaine du genre à travers le territoire national qui sont fin prêts. Il ne manque que les dernières retouches», a rassuré Abderrahmane Raouya. Quant à l’image de l’administration fiscale algérienne, il estime qu’«il y a une nette amélioration par rapport aux années précédentes», avant de conclure: «On pense lancer un sondage pour savoir où on en est pour essayer d’améliorer encore davantage.» Pour sa part, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a préconisé que l’administration fiscale place le contribuable au centre de son action à même de faire des relations publiques un élément fondamental d’accompagnement de la réforme des structures des impôts. M. Djoudi a surtout mis l’accent, dans un message adressé aux participants, sur l’importance du jumelage institutionnel qui réunit actuellement la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des finances publiques française (Dgfip) dans le développement du «civisme fiscal» en Algérie. Ce jumelage, inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’association avec l’Union européenne (P3A), porte sur «la poursuite du processus d’amélioration des relations de l’administration fiscale avec les contribuables». D’une durée de 18 mois et d’un coût avoisinant un million d’euros, le jumelage permet à l’administration fiscale algérienne de profiter d’une expertise adaptée de la Dgfip. «C’est un jumelage ambitieux car il permet d’initier une coopération et un dialogue dans le domaine de la modernisation de l’administration fiscale», déclare M. Djoudi satisfait.

LG Algérie