L’expert en énergie et conseiller du ministre de l’Energie et des mines, M. Ali Hached, a affirmé dimanche en marge du forum d’El Moudjahid sur la politique énergétique de l’Algérie qu’au delà des contraintes financières et environnementales, le développement des hydrocarbures non conventionnels, notamment le gaz de schiste, est une option sérieuse pour l’Algérie.
« Sonatrach a déjà conclu des accords avec des partenaires étrangers pour développer le potentiel en gaz de schiste et les premiers forages expérimentaux afin d’évaluer ce potentiel sont programmés avant la fin 2012 ».
Interrogé sur les contraintes financières et, surtout, environnementales face au développement de ces ressources alternatives, M. Hached a reconnu que d’importants investissements sont nécessaires pour soutenir l’effort d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste.
Sur le volet environnemental, il s’est contenté d’affirmer que la question nécessite « une longue maturation » avec les partenaires de l’Algérie.
Le gaz de schiste, ou « gaz de roche-mère » ou « gaz de shale » (shale gas en anglais) est piégé dans les roches poreuses qui le produisent. Pour le dégager, il n’existe qu’un seul procédé, boulimique en eau : la fracturation hydraulique qui consiste à attaquer la roche en injectant à de fortes pression d’énormes quantités d’eau mélangée à 99% de sable et 1% de produits chimiques.
En juillet dernier, le ministre de l’Energie et des mines, M. Youcef Yousfi, avait avancé que l’Algérie disposait de réserves estimées à 600 trillions de m3 de gaz de schiste révélées grâce à des études réalisées en partenariat sur une superficie de 180.000 km² et avec juste un taux de récupération de 20%. Ce chiffre, s’il est confirmé, représente quatre fois les réserves conventionnelles actuelles de l’Algérie, selon M. Yousfi.
Pour développer ces réserves, la Sonatrach va conclure prochainement des partenariats avec le groupe anglo-néerlandais Shell et l’américain Exxon Mobil, rappelle-t-on. Le groupe algérien a déjà conclu des accords similaires avec l’Italien Eni et le canadien Talisman.
Evoquant, au cours de la conférence, les perspectives de développement de ce segment énergétique sur le plan international, M. Hached a indiqué que plusieurs autres pays se sont lancés dans cette industrie.
Concernant les discussions en cours entre Sonatrach et des partenaires potentiels pour d’éventuelles livraisons de GNL, M. Hached a réaffirmé que plusieurs pays, notamment asiatiques, se sont engagés dans ces discussions dans la perspective d’augmenter leurs achats mais aussi diversifier et sécuriser leurs approvisionnements.
A propos de la situation du marché pétrolier international, il a dit s’attendre à ce que les cours resteraient à leur niveau actuel au moins jusqu’à la fin de l’année.
S’agissant enfin du projet d’amendement de la loi sur les hydrocarbures, il s’est limité à rappeler que le futur texte vise essentiellement à améliorer l’attractivité de l’Algérie par rapport aux grands investisseurs potentiels à travers des mesures fiscales plus incitatives.