Le développement des technologies solaires en Algérie est mené de manière « tout à fait conforme au protocole de Kyoto », a affirmé mardi à Oran le Directeur général de l’Institut de recherche sur l’économie arabe à Tokyo (Japon), M. Yojiro Kitamura.
Animant une conférence dans le cadre de sa participation à la 2ème édition du Forum Asie-Arabe sur l’énergie durable, M. Kitamura a notamment mis l’accent sur le programme de coopération algéro-japonais intitulé « Sahara Solar Breeder » (SSB).
L’expert a qualifié « d’exemplaire » cette action de coopération dont la mise en oeuvre, en 2015, sera en conformité avec le traité international de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en vue de lutter contre les changements climatiques.
Dans une communication, M. Kitamura a également estimé que le programme SSB aura des impacts positifs tant au plan économique que social et culturel, insistant à ce titre sur ses applications au profit des différents segments de l’industrie et ses effets en termes de création d’emploi.
Important de par son caractère pluridisciplinaire touchant plusieurs secteurs de la vie économique, SSB induira assurément des « changements dans les paradigmes énergétiques », a fait valoir l’expert japonais.
Les intervenants algériens et étrangers ont abondé dans le même sens pour mettre en relief l’intérêt de la coopération algéro-japonaise dans ce domaine technologique qui vise l’exploitation de ressources naturelles pour la production d’énergie propre et renouvelable.
Les participants au forum ont rappelé dans ce cadre que le choix de l’Algérie parmi les autres pays candidats au projet SSB, s’explique à la fois par le très haut potentiel solaire au Sahara et par la richesse de la matière première que recèle le désert algérien.
Selon les chercheurs, le sable du pays renferme 71 % de silicium, ce qui constitue la teneur la plus importante au monde. Le directeur de l’Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien d’Adrar (URERMS), M. Hamouda Messaoud, a suggéré, de son côté, que l’exploitation de ce gisement permet d’envisager à terme le développement en Algérie de l’industrie de fabrication de panneaux solaires, hissant par là même le pays au rang de fournisseur majeur étant donné la disponibilité de la matière première.
Le transfert de technologie et de savoir-faire a été également mis en exergue par les participants qui ont fait observer que le programme SSB est axé sur des solutions innovantes à l’image des câbles supraconducteurs qui seront utilisés pour le transport de l’énergie électrique.
Le projet SSB, consacré au développement des technologies du solaire et de la supraconductivité, est géré dans le cadre d’une convention impliquant côté japonais, les agences JICA et JST (Coopération internationale et Sciences et technologies) et six universités de ce pays, tandis que la partie algérienne regroupe l’USTO, l’université Dr Taher Moulay de Saïda et l’URERMS d’Adrar.
L’USTO bénéficie, au titre de cette coopération, d’un centre de recherche sur les technologies solaires, tandis que l’université de Saïda et l’URERMS d’Adrar seront dotées de plates-formes technologiques pour la construction de cellules photovoltaïques et l’exploitation de l’énergie produite.
Le programme algéro-japonais qui a été lancé en janvier 2011, s’intitule « Projet SSB » (Sahara Solar Breeder, ferme solaire expérimentale) en référence à la plate-forme technologique prévue à Saïda. Il doit permettre l’acheminement, à partir de 2015, de l’énergie solaire du Sud vers la région nord du pays en vue d’alimenter les stations de dessalement de l’eau de mer.
« Ce programme constitue un prototype de référence dans le cadre de la vision d’avenir projetée, en ce sens que son extension à l’échelle planétaire est programmée à l’échéance 2050 », avait souligné dans son allocution d’ouverture, M. Amine Boudghène Stambouli, président du forum Asie-Arabe et manager scientifique du projet « SSB ».
Cette rencontre se poursuivra mercredi par des conférences et un workshop international sur « le programme SSB », tandis que la journée de jeudi sera consacrée au 2ème Symposium académique algéro-japonais associant l’USTO et l’université de Tsukuba (Japon).