Des projets modestes du lendemain de l’indépendance aux méga-projets de ces dernières années, l’Algérie a fait un bon extraordinaire en matière de ressources hydriques. Des efforts importants ont été déployés par l’Algérie pour améliorer ses ressources hydriques et la disponibilité de l’eau, autant pour l’industrie et l’agriculture que pour l’alimentation en eau potable.
La déminéralisation des eaux souterraines à très fort taux de salinité, pour des besoins liés à l’industrie pétrolière et à la sidérurgie était la seule expérience de l’Algérie en matière de dessalement. Un demi-siècle après, l’Algérie a mis en place un programme de réalisation de 43 unités de dessalement de l’eau de mer.
Lancé en 2005, ce plan détaillé porte sur 30 stations monobloc et 13 méga stations dans le nord du pays en vue de produire 2,26 millions de m3/j d’eau dessalée d’ici 2019.
C’est que les changements climatiques auxquels fait face la planète depuis quelques décennies a fait de la sécurisation de l’alimentation en eau potable par le recours à l’eau de mer, une urgence et se révèle à terme comme étant la solution la plus stratégique au développement durable du pays.
Une solution stratégique…
Vu son coût exorbitant, cette option a été rendue possible grâce à l’embellie du marché pétrolier dont l’Algérie tire l’essentiel de ses revenus. Un coût exorbitant certes mais avec un avantage énorme, du moment que cette option confère à la disponibilité de l’eau un caractère de pérennité certain.
« La réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, permettra non seulement de satisfaire les besoins de la population mais aussi de libérer d’importantes quantités d’eau des barrages pour les besoins de l’irrigation », avait souligné en 2009 le Chef de l’Etat à Biskra.
La décision de multiplier les unités de dessalement de l’eau de mer a été prise en 2001, avec notamment la création de l’AEC (Algerian Energy Company) par les groupes Sonatrach et Sonelgaz, en concentrant son champ d’action dans le dessalement de l’eau de mer en partenariat avec des partenaires étrangers.
Après le lancement du plan de 2005 prévoyant 43 unités de dessalement de l’eau de mer, la machine de la réalisation a atteint sa vitesse de croisière, notamment avec la réalisation et l’entrée en fonction de 8 sur les 13 méga-stations prévues, en l’occurrence celles de Kahrama à Oran en 2005 (90.000 m3/j), Bousfer en 2005 (12.480 m3/j), El Hamma à Alger en 2008 (200.000 m3/j), Skikda début 2009 (100.000 m3/j), Beni Saf à Aïn Temouchent en 2010 (200.000 m3/jour), Souk Tleta à Tlemcen début 2011 (200.000 m3/j), Fouka à Tipaza fin 2011(120.000 m3/j) et Mostaganem début 2012 (200.000m3/j).
Ces projets sont réalisés en partenariat avec notamment des firmes espagnoles (Befesa, Inima Aqualia, Geida), Sud-Africaines (Black and watch), Malaisiennes (Malakof), Singapourienne( Hyflux), et Américaine (Ge Ionics).
Assurer l’autosuffisance en ressources hydriques
La station d’El Hamma reste la plus importante station de dessalement d’eau de mer en Afrique, alors qu’à Magtaa (Oran), la plus grande unité de dessalement par osmose inverse au monde, est en cours de réalisation en partenariat avec une firme indonésienne. En juin dernier, le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal a déclaré que cette station d’envergure mondiale entrera en service au cours de cette année.
L’Algérie est passée de 90 litres par jour, et par habitant en termes de consommation moyenne de l’eau en 2000 à 185 litres/jour/habitant aujourd’hui. C’est tout un progrès qu’il faut relever.
Une moyenne appelée à augmenter encore avec l’achèvement des travaux de réalisation des 18 nouveaux barrages prévus dans le programme quinquennal 2010-2014 et la poursuite du programme de dessalement d’eau de mer. Avec un objectif clair et précis : Assurer l’autosuffisance en ressources hydriques pour mettre l’Algérie à l’abri des aléas climatiques.