La détection précoce des cancers colorectaux et le dépistage des populations, figurent parmi les solutions clés permettant la diminution de la fréquence en constante augmentation de cette maladie en Algérie, ont estimé, jeudi soir à Constantine, des spécialistes à l’ouverture des 14èmes Journées internationales de cancérologie de Constantine (JICC).
Les cancers digestifs, représentés essentiellement par le cancer colorectal, gagnent du terrain en Algérie, avec une augmentation annuelle de 7% de cas signalés s’agissant du cancer colorectal, d’où l’importance d’engager un «véritable chantier de prévention et de dépistage à intégrer dans un protocole scientifique», a estimé Pr Assia Bensalem, présidente des JICC.
Insistant sur l’importance d’engager un programme d’information et de sensibilisation grand public sur les changements nutritionnels et ses conséquences, à moyen et long terme, la même intervenante a fait état d’une «ascension inquiétante» du cancer colorectal en Algérie, premier cancer chez l’homme après celui des poumons et le deuxième chez la femme après le cancer du sein.
Face à cet enjeu majeur de santé publique, le dépistage «précoce et organiséé permet d’augmenter significativement les chances de guérison des patients, a considéré la même intervenante, ajoutant que «beaucoup reste à faire pour pallier aux insuffisances en matière de prise en charge depuis la détection précoce jusqu’au suivi et l’accompagnement des malades».
Mettant l’accent sur l’importance du plan national de lutte contre le cancer dans la prise en charge de cette maladie, Pr Bensalem a fait état de 250 cas de cancer colorectal traités par an en Algérie, un chiffre appelé à s’améliorer au fur et à mesure de la mise en application des études et des réflexions élaborés par les spécialistes.
La réussite du traitement repose en grande partie sur la précocité du diagnostic, a soutenu le président de la Société algérienne d’oncologie médicale (SAOM), Pr Kamel Bouzid, qui a mis en garde contre le changement du mode de vie, le tabagisme, l’inactivité, la consommation de l’alcool, l’utilisation des pesticides et l’obésité.
Le dépistage et le diagnostic précoce pourront réduire de 25% la gravité de la situation et le taux de mortalité, selon les estimations des spécialistes présents à ce congrès international de 3 jours, qui ont indiqué que la majorité des malades découvrent «tardivement» leur cancer ce qui rend le traitement «assez difficile».
A ce titre les spécialistes concernés ont souligné que les cancers du pancréas et de la vésicule biliaire sont classés parmi les maladies les plus «redoutables» en Algérie, car découverts à des stades «très avancés avec un taux de survie très faible».
Organisées par la SAOM, en collaboration avec la Faculté de médecine de l’université de Constantine, l’établissement hospitalier Didouche Mourad de Constantine et la Société algérienne de formation continue en cancérologie (SAFCC), les journées internationales de cancérologie de Constantine constituent une tribune pour présenter les récentes études réalisées en la matière par des spécialistes algériens et étrangers.
Des experts algériens venus des quatre coins du pays et de pays étrangers comme la France, l’Italie, le Soudan, les Emirats arabes unies et le Niger, entre autres, échangeront jusqu’à samedi prochain leurs connaissances et expériences en la matière.