Une vue de l’ambassade des Etats-Unis à Alger
L’ambassade américaine à Alger qui diffuse quotidiennement des rapports sur la situation sécuritaire sur notre pays, a visiblement maintenu l’Algérie dans la zone rouge et fermé sa mission diplomatique.
A quelques jours de la fin du mois sacré du Ramadhan et suite à des informations faisant état de menaces sur ses missions diplomatiques à l’étranger, le département d’Etat américain a décidé de fermer son ambassade à Alger, ce dimanche 4 août et cela pour des raisons de sécurité.
Cette mesure concerne aussi 20 ambassades et consulats dans les régions du Maghreb et du Moyen-Orient (Afghanistan, Bahreïn, Bangladesh, Djibouti, Egypte, Irak, Jordan, Koweït, Libye, Mauritanie, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Emirats arabes unis et Yémen, ainsi que les consulats d’Erbil en Iraq, Dhahran et Jeddah en Arabie Saoudite, et Dubaï).
Curieusement, la Tunisie qui vit depuis quelques jours une violence terroriste sans précédent, une instabilité politique très grave et alors que la mission diplomatique US à Tunis fut attaquée par des salafistes le 14 septembre 2013, n’est pas concernée par cette mesure sécuritaire américaine très surprenante.
Cela veut-il dire que la mission diplomatique américaine en Tunisie est plus sécurisée et plus sûre qu’en Algérie? Alors que l’ambassade américaine a toujours été fermement bien gardée par les services de sécurité algériens et n’a subi aucune attaque islamiste durant les sombres années du terrorisme.
Une bonne sécurisation algérienne du site diplomatique US qui a été même saluée par l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, lors de sa visite à Alger après les menaces contre des ambassades américaines dans les pays musulmans suite à la diffusion d’un film américain anti-islam offensant le Prophète (Qsssl).
L’ambassade américaine à Alger qui diffuse quotidiennement des rapports sur la situation sécuritaire sur notre pays, a visiblement maintenu l’Algérie dans la zone rouge.
Alors qu’Alger n’a subi aucun attentat terroriste dans la capitale depuis plus de six ans et n’a pas vécu de troubles des révolutions arabes ou de contestations politiques locales importantes, est toujours considérée par les diplomates américains comme une zone à risques dans la région du Maghreb.
D’ailleurs, en plus de la Tunisie, la mission américaine à Rabat n’est pas également concernée par ses fermetures sécuritaires. Les diplomates américains, ont probablement maintenu le taux d’alerte élevé après l’attaque spectaculaire d’Aqmi du site pétrolier de Tinguentourine.
Les responsables américains de sécurité, toujours «pointilleux» en la matière, considèrent l’Aqmi, comme le groupe armé le plus imprévisible et le plus spectaculaire et surtout une menace permanente pour les intérêts américains et occidentaux en Algérie.
Pour justifier ses fermetures d’ambassades, Washington avait émis une alerte internationale en direction de ses ressortissants, selon laquelle Al Qaîda pourrait commettre plusieurs attentats terroristes durant le mois d’août, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les responsables américains ont refusé de fournir des détails supplémentaires au sujet des renseignements qui les ont amenés à fermer les missions diplomatiques et d’émettre l’alerte aux voyageurs dans le monde entier. Mais ce qui est sûr, c’est que le département d’Etat américain ignore la cible et le pays dans lequel l’attentat pourrait être commis.
Intervenant sur la chaîne de télévision ABC, le chef d’état-major américain, le général Martin Dempsey a déclaré que les menaces visent directement les intérêts occidentaux et sont «plus spécifiques» que ce qu’il avait pu y avoir jusqu’à présent. La cible exacte n’est pas connue, mais «l’intention est claire», a-t-il ajouté.
Selon les autorités américaines, la menace provient de l’Aqap (Al Qa’ida in the Arabian Peninsula) qui possède un groupe très actif au Yémen et avait déjà tenté de faire exploser un avion de la compagnie Northwest Airlines assurant la liaison Amsterdam/Detroit en 2009.
La dernière fois que les Etats-Unis avaient émis un avis d’alerte, c’était le 19 février dernier. Le département d’État américain n’avait pas spécifié jeudi que cette décision était liée à des menaces attribuées à Al Qaîda. «Nous avons pris cette mesure de précaution pour des raisons de sécurité», s’était bornée à dire une porte-parole, Marie Harf. «Lorsque les conditions l’exigent, le département d’État prend des mesures de ce genre pour compléter nos opérations régulières en matière de sécurité et de sûreté», avait notamment déclaré Marie Harf, jeudi dernier.
Cette décision américaine a eu des répercussions sur les missions occidentales qui partagent la même politique sécuritaire que les Etats-Unis, puisque l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont annoncé la fermeture de leur ambassade au Yémen dimanche et lundi derniers.
Le porte-parole du Foreign Office britannique avait notamment indiqué qu’un certain nombre de membres du personnel (de l’ambassade) de Sanaa (la capitale), ont été retirés en raison des préoccupations accrues sur la sécurité.
Cette décision américaine intervient néanmoins après les déclarations du secrétaire d’Etat, John Kerry, sur une télévision pakistanaise, soutenant l’intervention de l’armée égyptienne contre le président Morsi.
Quelques heures après cette mise en garde américaine, le chef d’Al Qaîda, Ayman al-Zawahiri, s’est exprimé dans un enregistrement audio posté sur des forums jihadistes, accusant les Etats-Unis de «comploter» avec l’armée égyptienne et la minorité chrétienne copte pour faire destituer le président islamiste égyptien, Mohamed Morsi.