J’ai une question à 6 points pour la qualification au 2e tour de la coupe d’Afrique. À votre avis, comment distinguer en France ou ailleurs, un domicile occupé par nos compatriotes et un autre pas ?
En apparence, les deux maisons sont identiques. De l’intérieur comme de l’extérieur. Mais attention, je ne parle évidement pas de ceux qui adoptent comme décoration un salon marocain avec pouf et matelas à même le sol ou encore un poster de La Mecque accroché dans le séjour, non c’est trop facile.
Il subsiste en effet un autre détail que les clichés cités, et qui ne laisse aucun doute ou presque quant à l’identité des locataires.
Vous n’avez toujours pas trouvé ce petit plus à l’algérienne ? Ce petit objet que vous trouverez à coup sûr toujours disposé au même endroit, dans la même pièce de chaque maison ?
Allez sans plus vous faire languir, le dénominateur commun de chaque domicile algérien à l’étranger se trouve dans « la pièce du repos » ou si vous préférez les toilettes. L’objet n’est autre qu’un récipient que l’on appelle affectueusement chez nous « tassa ». Cet objet est cependant remplacé de plus en plus par une petite douchette installée à votre droite.
Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, les rares fois où je fus confronté à des sanitaires dans une maison occidentale, je dois dire que le petit rouleau de papier hygiénique, qu’il soit de la triple épaisseur avec du satin ou du cachemire, cela ne m’a jamais convaincu. Je crois bien que c’est dans ma culture, inscrit dans mon code génétique, bien ancré dans mes racines populaires d’Algérien… il me faut de l’eau !
J’en reviens donc à nos compatriotes, et je pense que même les Algériens les mieux intégrés dans leur pays d’accueil, les citoyens les plus en phase et qui ne pourraient laisser trahir leur identité ni de par leur aspect ni de par celui de leur domicile, vont toujours laisser une faille dans leurs WC ! Toute leur identité algérienne sera posée là, comme un minuscule détail que seul l’œil nu d’un Algérien peut déceler. Car à la fin de chaque cérémonie sur le trône, notre tête se penche irrémédiablement à droite et à gauche, à la quête du Saint-Graal qui nous délivrera enfin.
À l’heure donc, où l’identité nationale passionne nos voisins d’outre-mer et là où les emblèmes nationaux ont du mal à fédérer, il me semble que notre récipient à eau restera le symbole indéfectible de notre identité d’Algérien toujours propre sur lui.