Avant-hier, la chaîne de télévision franco-marocaine Medi 1 s’est singularisée par une provocation sans limite et affiché sa haine viscérale contre l’Algérie. Si les autorités officielles du royaume évitent pour l’instant de s’attaquer directement à l’Algérie sur le dossier du terrorisme, elles laissent le soin à de pseudos-experts de faire le sale boulot.
Et ils ne manquent pas de culot, ces « invités de marque ». Tout y est. Tous les maux de la terre sont de la faute de l’Algérie. Même les responsables politiques et militaires algériens sont attaqués, vilipendés, voire traînés dans la boue.
Ainsi, avant-hier, lors d’une émission spéciale consacrée exclusivement à l’arrestation vendredi matin d’un Tchadien à Tanger soupçonné de vouloir perpétrer des attentats terroristes, -des munitions et du matériel servant à confectionner des bombes ont été trouvés dans l’appartement qu’il avait loué- des experts en terrorisme invités pour la circonstance n’ont pas manqué de pointer du doigt Alger et son refus de coopérer avec les services de renseignements de ce pays dans la lutte anti-terroriste.
Bien plus, ces « experts » n’ont pas manqué de mettre sur le dos des autorités algériennes la montée du terrorisme au Maroc, en développant la thèse selon laquelle la majorité des terroristes ont accédé au territoire marocain à travers la frontière commune, suggérant que le sud du pays est devenu leur sanctuaire et leur QG.
En effet, ils n’ont pas manqué de souligner la faiblesse de la surveillance de l’armée algérienne en mettent en avant les énormes saisies dans le sud du pays d’un important arsenal de guerre. Pour ces experts d’un jour, l’Algérie instrumentalise le terrorisme dans le Sahel pour frapper et fragiliser leur pays.
Dans leur délire, ils accusent l’Algérie d’être de connivence avec le terrorisme international en soutenant les groupes terroristes. Il est vrai que ces attaques à répétitions contre l’Algérie sont entretenues et encouragées par le roi du Maroc qui n’hésite pas à attaquer lui-même l’Algérie à chacune de ses sorties : « Pourquoi l’Algérie, qui a dépensé des milliards de dollars dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ? » avait-il dit lors de sa dernière intervention à Lâayoune occupée. Plus de 250 cellules dormantes de l’EI ont été démantelées par les services de renseignements marocains durant ces deux dernières années.
Est-ce pour autant la faute à l’Algérie ? Avec 1 500 personnes parties en Syrie et en Irak en 2014, le Maroc se place en troisième position dans le classement des pays qui comptent le plus de membres dans les rangs de Daech, derrière la Tunisie et l’Arabie saoudite.
Par ailleurs, la montée des « djihadistes » au sein de la communauté marocaine établie en Europe (France, Belgique, Pays-Bas…) prouve que le royaume chérifien n’a plus de mainmise sur sa diaspora comme essaye de le faire croire la propagande officielle, qui parle souvent d’un apport « constant » et « conséquent » de cette communauté au développement économique du pays.
A l’inverse du Maroc, la coopération sécuritaire avec la Tunisie est au diapason. Selon le Premier ministre tunisien Habib Essid, la Tunisie à une coopération étroite avec l’Algérie pour combattre le terrorisme » a-t-il dit, lors d’une conférence de presse à Rabat : « Nous avons pu mettre en échec plusieurs opérations terroristes grâce à notre coopération sécuritaire avec l’Algérie, notamment sur les frontières », a-t-il précisé.
Les États-Unis ont lancé en 2005 l’initiative transsaharienne antiterroriste qui regroupe, outre la Tunisie, l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, la Maroc, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal. Celle-ci a permis de développer la coopération sécuritaire entre la Tunisie et l’Algérie, note le rapport annuel 2014 sur le terrorisme dans le monde, publié en avril 2015 par le département d’État américain.
Les forces armées algériennes ont »augmenté la coopération sécuritaire avec leurs homologues tunisiens pour réduire les flux d’armes », souligne le rapport, qui félicite également les deux pays pour les « patrouilles » le long de leur frontière commune, le « partage des renseignements » et les « programmes de formation et d’équipement ».