Le délégué général de l’ABEF à propos de la dépénalisation de l’acte de gestion «Les banquiers prendront de plus en plus d’initiatives»

Le délégué général de l’ABEF à propos de la dépénalisation de l’acte de gestion «Les banquiers prendront de plus en plus d’initiatives»
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Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) a indiqué au site «Econsostrum» que désormais, les banquiers pourront prendre des initiatives dans le sens d’octroi de lignes de crédit et de prise de décision dans des financements de projets de développement économique sans aucune contrainte et pression.

Juste après les décisions prises par le conseil des ministres du 22 février 2011, Benkhalfa a livré instantanément et à chaud ses premières impressions et ses appréciations en soulignant que la gestion pourrait être transparente et sereine en ce sens que les règles prudentielles vont encourager les preneurs de décisions dans les banques de mieux maitriser leur processus de management et de relations avec la clientèle.

La dépénalisation de l’acte de gestion longtemps attendue par les différents gestionnaires de l’économie nationale, des entreprises et des établissements financiers, va enfin libérer les initiatives et les énergies pour un meilleur exercice des responsabilités.

Il dira «qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre une erreur professionnelle et un délit de fraude».

Econostrum.info l’a questionné sur la portée de la décision du Conseil des ministres qui a chargé le Trésor public de mettre à la disposition des banques publiques une ligne de crédit à long terme renouvelable en faveur des projets à maturité longue. En effet, il a montré «qu’il est vrai que les ressources actuelles des banques sont suffisantes. Seulement, les banques sont des banques commerciales qui mobilisent leurs ressources à moyenne durée, de 4 à 7 ans.

Les projets qui exigent des montants au-delà des 7 ans sur des ressources longues présentent des risques. Or, les banques obéissent à des règles prudentielles. Cette nouvelle disposition permettra aux banques de financer des projets à long terme tout en respectant les normes de prudence, de garder le même niveau de disponibilité des ressources et en investissant des ressources longues sur des projets longs». Il ajoute que «le tout, c’est en ayant un équilibre entre une maturité des ressources et une maturité des placements».

Cependant, il précise qu’il «faut savoir que la banque centrale exige que tous les crédits supérieurs à 5 ans soient couverts à 60% par des ressources qui ont une maturité conventionnelle supérieure à cinq. Avec cette décision, le ratio de prudence va être respecté. La banque sera dans une situation de conformité en termes de sécurité et de respect des normes. Maintenant, il s’agit de voir quels seront les mécanismes opérationnels».

Benkhalfa affirme, par ailleurs que «le potentiel des ressources et la mise en place de crédits alternatifs donnent une étendue au marché du crédit». Interrogé sur la mobilisation des sociétés d’investissements déjà créées par les banques publiques en vue de gérer les fonds d’investissements des wilayas et de promouvoir leur participation, durant une période initiale, au capital des petites et moyennes entreprises (PME) qui le désirent, Benkhalfa a dit que «les sociétés de capital investissement sont des sociétés qui complètent le financement bancaire. Il y a des normes de prudence et d’orthodoxie entre le promoteur et la banque».

esponsabilité accrue implique réalisation de performances

Il ajoute que «cependant, un investisseur doit avoir des capitaux propres qui peuvent être familiaux ou des capitaux d’investissement. En l’étendant sur tout le territoire national, le tissu de création nouvelle est régionalisé. Ce sont des sociétés qui entrent dans des sociétés existantes via leurs capitaux et leurs permettent ainsi d’acquérir plus de crédits. Le marché de capital-risque et de capital-investissement permet à l’Etat d’opérer un effet de levier».

Il rappelle que le système financier algérien est doté de crédit bancaire classique, le leasing qui est en pleine expansion et le capital-investissement qui est émergent avec l’Etat qui s’y met.

Avec la dépénalisation de l’acte de gestion, les banquiers prendront plus d’initiatives. Le potentiel des ressources et la mise en place de crédits alternatifs donnent une étendue au marché du crédit et nous pousse à plus de prudence dans la gestion des crédits. Sur la question lancinante du débat actuellement en cours sur la dépénalisation de l’acte de gestion, Benkhalfa a notamment situé l’acte de gestion dans un certain contexte en précisant notamment que «nous parlons de dépénalisation de l’acte de gestion qui reste du domaine de l’erreur professionnelle. Les actes de fraudes sont des actes passibles du pénal.

Les actes de gestion bancaire sont cadrés par des règles de discipline, de bonnes pratiques et d’éthique. Chaque banque a, outre son règlement intérieur, un code de bonne conduite.

Concernant la mise en place éventuelle d’un code de déontologie spécifique aux banques, il notera que «la Banque d’Algérie travaille avec les professionnels du secteur pour finaliser un code de déontologie interbancaire. Par ailleurs, au niveau des banques et établissements financiers, des « direction de conformité » se mettent en place pour la gestion des normes et des conformités. Un travail de plus en plus fin se met en place dans le domaine».

Certains observateurs estiment qu’avec la dépénalisation de l’acte de gestion et l’encouragement, par voie de conséquence, des chefs d’entreprise et des banquiers, on ne tardera pas à déceler des performances de gestion dans les prochaines années. A. A.

Par : Amar Aouimer