Pour se prémunir contre la grippe, «la quantité du vaccin importée est estimé à 2 millions de doses», a indiqué hier à Alger le professeur Salim Nafti, chef de service pneumologie au CHU Mustapha Pacha, lors de la conférence débat sur la grippe saisonnière qui coïncide avec le lancement officiel de la campagne de vaccination.
Selon le Pr. Nafti, «cette quantité est insuffisante pour une population de 36 millions d’habitants». Il a estimé le vrai besoin «entre 4 et 5 millions de doses si on compte seulement les sujets à risque». Il y a donc un déficit d’un peu plus de 2 millions de doses. Pr. Nafti a appelé les autorités à faire un effort supplémentaire pour doubler la quantité importée au moins pour atteindre un taux de couverture de vaccination de tous les sujets en risque, soit 4 à 5 millions d’algériens.
De même, l’Etat est obligé de mettre ce vaccin à la disposition des personnes en bonne santé qui souhaitent préserver leur santé. le vaccin coûte environ de 5 euros et l’Etat économise 200 euros pour chaque individu vacciné. Toutefois, une importante quantité des doses importées l’an précédent reste dans les frigos puis jetée dans les poubelles car c’est un vaccin annuel pour la simple raison que le virus change de forme ce qui fait qu’on l’actualise chaque année. Certes, c’est une perte. «Les services de la médecine préventive ne font pas leur travail convenablement. C’est la preuve qu’on n’a pas un bon recensement des personnes à risque», a expliqué Pr. Nafti qui a appelé les autorités à réactiver l’ancien système de listing pour identifier toutes les personnes à risque dans chaque secteur. Par ailleurs, la vaccination est un acte volontaire. C’est dire qu’on peut pas obliger les gens à se faire vacciner. Aujourd’hui, la méconnaissance de certains aspects de la grippe et les négligences due à l’absence de communication et de sensibilisation facilitent la progression de la maladie notamment dans les lieux collectifs. «Il faut convaincre la population à prendre le vaccin même si le risque est minime», a-t-il dit. Il est temps de mener une campagne de sensibilisation afin d’augmenter le niveau d’information et de prise de conscience du public, informer pour mieux aider et accompagner l’éducation et la prévention à travers la vaccination contre la grippe saisonnière qui est une infection virale épidémique qui touche chaque année plus d’un million de personnes en Algérie. C’est une maladie qui est responsable de la mort d’un nombre important de personnes dans le monde. Cette grippe qui connaît un pic en automne et en hiver n’a pas de traitement curable. Ainsi, la vaccination contre les virus reste le meilleur moyen de défense. Certes, le bénéfice est individuel mais aussi collectif. Aussi, Pr.Nafti a insisté sur le rôle important que jouent les média et les associations en termes du travail d’approche et de sensibilisation en montrant aux gens les bienfaits et les avantages de la vaccination. Tout le monde est concerné et les cas où le vaccin est contre indiqué sont vraiment rares. «Les vaccins sont soumis à un contrôle technique au niveau du laboratoire de contrôle de qualité des produits pharmaceutiques avant qu’ils circulent sur le marché», a-t-il assuré tout en informant que depuis deux ans, le vaccin saisonnier est associé avec le H1N1 sans avoir aucun effet secondaire.