Le déficit budgétaire de l’Algérie ne cesse de se creuser ces dernières années. Il sera de 33,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2011, selon les prévisions de la loi de Finances complémentaire. Ce déficit en forte variation se positionnerait à 4.693 mill iards de DA.
Cette hausse est imputée à l’accroissement des dépenses de fonctionnement qui s’élèveraient à 857 milliards de DA en raison principalement de l’élargissement du soutien à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles alimentaires et sucre).
Les dépenses d’équipement ne sont pas en reste puisqu’ils augmenteront de 797 milliards de DA. Après des années d’opulence financière due à une hausse substantielle des cours du baril de pétrole, l’Algérie avait enregistré en 2009 son premier déficit budgétaire qui avait atteint 8,4% du PIB après avoir enregistré un surplus de 8,1% du PIB en 2008.
Depuis, le pays n’a pas réussit à assurer l’équilibre entre des dépenses tout azimuts grevées par des augmentations salariales et des recettes certes en hausse avec le rebond des prix de l’or noir, mais qui ne sont pas suffisantes pour mettre en oeuvre la politique budgétaire expansionniste du gouvernement.
Les autorités algériennes disposent cependant de moyens financiers pour combler ce déficit du Trésor Public. Le ministre des finances, Karim Djoudi avait même signalé récemment que l’Algérie peut supporter ses déficits budgétaires pour les trois prochaines années rien qu’avec un baril à 37 dollars.
L’ÉPARGNE
Selon le texte de présentation de la loi de finances complémentaire de 2011, l’encours de l’épargne publique s’est établit à 4843 milliards de DA. Il a été crédité en 2011 d’un flux financier de l’ordre de 1700 milliards de Da.
Le document explique qu’il s’agit du différentiel entre les produits de la fiscalité pétrolière budgétisés (sur la base d’un prix de 37 dollars le baril de pétrole brut) et produits de la fiscalité pétrolière recouvrés (sur la base d’un prix moyen annuel du marché de 90 dollars le baril).
«Il est clair que cette tendance dans l’évolution de l’épargne publique permettra le financement du déficit du Trésor en 2011, d’autant plus que le FRR (fonds de régulation des recettes, ndlr) ne constitue pas la seule ligne de financement de ce déficit», peut-on lire dans la note de présentation.
La même source ajoute dans le même sillage que l’encours des réserves officielles de change connaîtrait une évolution positive sous l’effet d’une balance commerciale en 2011 qui se solderait par un excédent dont le montant serait de 25 milliards de dollars.
Du fait, les capacités d’importations seront confortées et l’Algérie sera en mesure de faire face à hausse des importations de marchandises de 2,7% par rapport à 2010 où elles ont dépassé les 40 milliards de dollars. La loi de finances complémentaire pour 2011 prévoit par ailleurs une légère poussée inflationniste qui se situerait autour de 4% alors que le cadrage budgétaire initial avait tablé sur 3,5%.
Selon le document, cette hausse s’explique par la montée de la demande intérieure en relation avec la revalorisation des salaires dans la fonction publique induite par la mise en application de nouveaux statuts particuliers et des salaires dans l’économie réelle, par effet de contagion.
Yasmine Idjer