Comme le stipule la Constitution, l’équipe Ouyahia devra présenter sa démission dans les jours qui suivent l’installation de la nouvelle Assemblée.
Cap sur le Palais du gouvernement. Au lendemain des élections législatives, les Algériens commencent à s’interroger sur ce que sera la nouvelle équipe de l’Exécutif.
Le cabinet Ouyahia sera-il reconduit? se demandent les uns et les autres. Annoncé puis reporté à plusieurs reprises, le changement de l’équipe devrait intervenir incessamment.
Après l’élection d’une nouvelle Assemblée, la démission du gouvernement devient nécessaire. Comme le stipule la Constitution, l’équipe Ouyahia devra présenter sa démission dans les jours qui suivent l’annonce des résultats officiels du scrutin. Celle-ci doit intervenir avant l’installation de la nouvelle Assemblée prévue dix jours après la tenue du scrutin. Il y a lieu de relever que les ministres de la République préparent déjà leurs bagages. Y aura-t-il un départ en force? Pour le moment rien ne l’indique. Les observateurs de la scène politique restent plutôt prudents. Se basant sur les expériences précédentes, ces derniers ne s’attendent pas à un grand chamboulement.
Le score du FLN lors du scrutin de jeudi dernier, est un autre élément qui va entrer en ligne de compte. Selon ces critiques, l’entrée en lice de 45 partis politiques aux élections n’a pas changé grand-chose. La scène politique renoue avec les partis traditionnels.
La première force politique reste le vieux parti du FLN avec une majorité écrasante suivi du Rassemblement national démocratique (RND) et enfin l’Alliance verte qui représente la mouvance islamiste. La donne a changé juste pour la mouvance islamiste qui vient d’essuyer un revers. Contrairement à 2007, le FLN et le RND détiennent, à eux seuls, la majorité absolue au Parlement avec 292 sièges. Interrogé sur ce sujet, lors de la conférence de presse tenue vendredi, le secrétaire général du parti majoritaire, n’a pas voulu précipiter les choses. «La décision de nommer le gouvernement et le Premier ministre est du ressort du président de la République», a répondu sans ambages Abdelaziz Belkhadem.
Effectivement, le chef de l’Etat a la prérogative de reconduire le même gouvernement ou de nommer un nouveau Premier ministre. «Un changement de l’équipe est imminent on ne peut pas fonctionner avec les mêmes têtes», affirme toutefois une source proche du FLN. «Si on veut donner de la crédibilité à ces élections et incarner le changement, il faut procéder au rajeunissement de toute l’équipe», soutient la même source.
Après dix ans au sérail, l’équipe en place n’a plus les capacités de répondre aux attentes du peuple. Effectivement, les Algériens ont besoin de voir de nouvelles têtes. Lors du dernier discours qu’il a prononcé à Sétif, le chef de l’Etat a bien pris soin d’interpeller particulièrement les jeunes à prendre leurs responsabilités quant à l’avenir du pays. «Notre génération est finie», a-t-il martelé.
Une déclaration qui traduit la volonté du chef de l’Etat à renouveler l’équipe dirigeante.
Le nouveau gouvernement va devoir impérativement répondre aux urgences, en particulier le chômage des jeunes et la crise du logement, et établir les conditions pour diversifier une économie dépendante de la manne pétrolière. Il faudra rompre avec la gestion hasardeuse des dossiers de l’Etat et tracer une stratégie de travail efficace.
Avec des réserves de change estimées à environ 200 milliards de dollars, l’équipe n’aura pas de soucis financiers. Elle est appelée juste à être efficace et trouver des solutions pérennes au problème du chômage à travers la relance de l’appareil économique qui permettra à la fois de créer des emplois et de diversifier les ressources économiques. De plus, le gouvernement aura la tâche de réhabiliter son image et améliorer le climat des affaires pour booster davantage l’investissement étranger.
Parmi les grands défis, la relance de l’industrie lourde et la réouverture des entreprises nationales seront en point de mire.