Après les récentes attaques informatiques, la problématique de la sécurisation de l’Internet et du parc informatique est de nouveau mise en avant.
La quasi-totalité des témoignages et conférences des experts sur les conséquences de cette affaire mettent en évidence l’incapacité de la communauté numérique d’apporter des solutions efficaces aux problèmes de la sécurité de la toile mondiale.
Néanmoins, ces experts préconisent l’adoption d’une approche collaborative et coopérative de la sécurisation des nœuds et liens des réseaux des télécommunications selon un modèle qui s’inspire des méthodes utilisées dans la lutte contre les pandémies à l’échelle mondiale.
Selon eux, l’utilisation accrue des terminaux mobiles, la migration des systèmes d’information vers le Cloud Computing, le manque de visibilité sur les menaces que font peser les botnets, la sensibilisation des usagers à la cybercriminalité et l’absence d’une coopération internationale entre les gouvernements pour l’amélioration de la sécurité numérique indiquent que le moment est venu de s’engager résolument dans l’éradication de cette fragilité numérique transitant par les routes de l’Internet. Ainsi, toute personne physique ou morale partisane du « tout va bien » sur la toile deviendra encombrante dans un tel processus.

Par ailleurs, sur un plan technique, l’agence américaine de la sécurité NSA est toujours capable d’aspirer toutes les trames de messages routées sur Internet. Elle continue à exploiter les failles sécuritaires de la pile des protocoles TCP/IP, utilisée par Internet dans le transport des données.
Selon Vint Cerf, co-créateur des protocoles TCP/IP et évangéliste en chef du web chez Google, il est inutile de continuer à chercher une solution technologique pour sécuriser les échanges d’informations dans le Net. Pour lui, les vrais défis d’Internet relèvent de la vie privée, la signature électronique valide, la propriété intellectuelle et la gouvernance politique.
Le fait de continuer alors d’utiliser Internet comme interface de fusion entre les différents réseaux de transport planétaire filaires et mobiles signifie l’absence d’une alternative technologique aux protocoles TCP/IP. Ainsi, il faudra chercher une solution » humaine » pour mettre fin à l’utilisation de l’Internet, par les agences de renseignement, comme outil de destruction massive de la vie privée. Sur cette question, les propos de l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden restent d’une grande actualité : » La NSA met le feu à Internet et vous êtes les pompiers ».