Le Croissant-Rouge algérien au centre d’une enquête, Des sommes colossales «dépensées dans des hôtels»

Le Croissant-Rouge algérien au centre d’une enquête, Des sommes colossales «dépensées dans des hôtels»

Des informations parvenues hier à notre rédaction font état d’un trafic intense qui aurait souillé directement les actions de solidarité entreprises dans le cadre de l’aide humanitaire algérienne au profit des populations palestiniennes.

En l’absence de preuves contradictoires, ces aides financières humanitaires collectées en 2009/2010 au niveau du ministère des Affaires religieuses (notamment le fonds de la Zakat) et auprès de citoyens algériens au profit des habitants de la bande de Ghaza auraient été détournées pour êtres dépensées dans des hôtels en Algérie.

Rappelons qu’au lendemain de l’attaque de l’armée d’occupation israélienne contre la population de la bande de Ghaza, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a autorisé les opérations d’aides humanitaires en direction de ces populations. Durant cette période, une somme colossale de 2,5 millions de dollars, représentant une partie des aides, a été collectée.

A l’époque, le président du CRA, M. Benzeguir, avait fait savoir que l’opération avait été autorisée par le chef de l’Etat et que le transfert devait être opéré à l’occasion de la visite du président du Croissant-Rouge palestinien en Algérie. Il avait expliqué, par ailleurs, qu’»une partie de l’argent collecté a été consacrée à l’achat de médicaments, alors que le reste est toujours dans les caisses du CRA».

Après presque trois années, cette affaire rebondit à la faveur d’une enquête, dont les faits sont relatés dans notre article. Il y aurait eu «dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux, surfacturation et trafic d’influence, autant de chefs d’inculpation qui semblent être «retenus» contre Lahcen Bouchakour ancien secrétaire général par intérim du croissant rouge algérien (CRA). Le mis en cause aurait été présenté devant la justice la semaine dernière par «la police pour être en suite auditionné par le juge d’instruction».

Selon un document anonyme parvenu hier à notre rédaction, «une enquête aurait été déclenchée par les éléments de la «brigade économique et financière de la sûreté de wilaya d’Alger» à la faveur d’une plainte déposée par un membre du comité directeur et président d’un comité de wilaya en avril 2010».

Le plaignant aurait déclaré, dans sa plainte, qu’il faisait l’objet d’une «falsification de sa signature» sur un procès-verbal qui concerne le choix d’un bureau de comptabilité privé. Le document en notre possession souligne également «l’implication d’autres anciens responsables du CRA pour les mêmes chefs d’inculpation retenus contre Bouchakour.

Il s’agit de «l’ancien président du Croissant-Rouge, en l’occurrence Hadj Hmmou Benzeguir, l’ancien trésorier général, le président du comité de M’sila, Khaled Boudiaf, l’ex-président du comité de Bordj Bou Arréridj, Djemaï Nebbache».

A en croire le document, «ces personnes pourraient être entendus par la justice dans les prochains jours». S’agissant du chef d’inculpation relatif au trafic d’influence, l’enquête aurait prouvé que des pressions ont été exercées par quatre personnes contre des cadres et employés du CRA, ainsi que sur des présidents de comités de wilaya qui ont dénoncé les irrégularités et la corruption.

A. Timizar