Le financement par crédit-bail (leasing) reste encore méconnu chez les opérateurs économiques en dépit des avantages qu’il présente par rapport aux crédits bancaires, a indiqué lundi à Alger le directeur général de la Société nationale de leasing ((SNL), Samir Medjkane.
Ce mode de financement peine encore à s’élargir en étant mal exploité par les entreprises alors que c’est un moyen de financement « plus souple » que les financements conventionnels, a souligné le même responsable au Forum El Moudjahid.
Le crédit-bail est une opération commerciale et financière conclue entre le crédit bailleur (établissement de crédit-bail) et le crédit preneur (client) par la signature d’un contrat stipulant la mise à disposition du client d’un bien mobilier ou immobilier pour une durée déterminée et contre le paiement d’un loyer.
A ce propos, M. Medjkane a fait valoir que ce type de crédit présentait des avantages de taille puisqu’il n’est pas assorti de garanties, et ce, du fait que le matériel demeure la propriété de la société de crédit-bail: « nous n’exigeons pas des clients des hypothèques, tandis que le payement des loyers (redevances) est adapté à la situation financière du client ».
Le leasing propose aussi l’avantage d’un financement à 100% par l’établissement crédit-bailleur sans l’exigence d’un apport personnel, contrairement au financement bancaire.
Disponible pour le financement des opérateurs économiques de tous les secteurs d’activité à l’exception de l’agriculture et la pêche, la SNL est beaucoup plus présente dans le secteur de l’Industrie, selon son directeur général, et ce, en vue de répondre aux priorités des pouvoirs publics.
Le bien acheté auprès d’un fournisseur par la SNL est donc loué, en contrepartie d’une redevance mensuelle, à un client qui pourrait bénéficier, à l’issue de la période de location, d’une option d’achat de ce bien loué, et ce, à un tarif défini au préalable dans le contrat.
Concernant le leasing proposé par la SNL, il concerne les fonctions libérales et les PME/PMI ayant entre 2 et 5 ans d’existence, a fait savoir le même responsable.
Cependant, a-t-il ajouté, les startups ne sont pas incluses dans la liste des bénéficiaires potentiels du fait que d’autres organismes procèdent à l’accompagnement de cette catégorie d’entités.
Pour ce qui est des PME/PMI, la rentabilité est une condition pour pouvoir accéder au financement de la part de la SNL, a précisé M. Medjkane, ajoutant que pour certaines catégories de biens, l’adhésion au Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) est une condition d’éligibilité.
« Une PME qui vient chez nous pour des chaînes de production lourdes (équipements spécifiques) n’est financée que si elle est enregistrée au Fgar », a-t-il fait savoir.
Filiale à hauteur de 50-50% de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et de la Banque de développement local (BDL) et dotée d’un capital social de 3,5 milliards DA, la SNL fait partie des 12 sociétés qui activent sur le marché algérien de leasing.
En 2016, elle a octroyé un total de 5 milliards de dinars de financements en crédit-bail au profit de 180 clients.
Créé en 2010, cet établissement public de crédit-bail spécialisé dans l’accompagnement des opérateurs économiques dans l’achat de biens mobiliers et immobiliers, a cumulé, jusqu’en 2016, un nombre de 300 crédits-preneurs avec environ 10 milliards de dinars de financements.