Le calendrier fixé depuis plus d’une année pour la reprise du crédit à la consommation est, semble-t-il, respecté fidèlement par les responsables des différentes institutions concernées. Le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrezak Trabelsi, estime que le processus de mise en œuvre de ce prêt suit naturellement son cours tel que prévu par le gouvernement.
Le crédit devrait initialement entrer en vigueur dès la publication au Journal officiel du décret exécutif portant sa mise en application. C’est du moins ce qu’avaient programmé les pouvoirs publics. Le texte de loi étant inséré au JO n°24 du 13 mai dernier, le produit bancaire devrait être lancé en principe à partir de cette date. L’on a annoncé ensuite la fin du mois de juin courant comme dernière échéance pour le début de l’opération. Or, le président de l’Abef, Boualem Djebbar, a affirmé, il y a quelques jours, de manière solennelle, que le prêt ne peut être accordé par les banques avant le mois de septembre prochain. Le principal motif avancé a trait aux travaux de modernisation de la Centrale des risques qui n’étaient pas encore achevés. M. Trabelsi avoue que la relance du crédit à la consommation nécessite la définition du cadre juridique et réglementaire, la préparation des banques et l’existence d’une centrale des risques. Cet outil a pour objectif de protéger, à la fois, le client du surendettement et la banque prêteuse d’un crédit impayé.
Si les deux premières conditions citées sont d’ores et déjà réunies, la troisième en revanche est, selon le délégué de l’Abef, au stade des essais techniques. “La Centrale des risques a été reconfigurée et modernisée. Car, elle doit s’adapter à un nouveau crédit aux particuliers (consommation) en plus de l’immobilier, auquel elle s’est habituée précédemment. L’instrument est actuellement en phase d’opérations pilotes pour s’assurer que des problèmes techniques ou un quelconque blocage ne surgissent”, explique Abderrezak Trabelsi. Cette étape, précise-t-il, ne peut être finalisée avant deux mois. Pour lui, cette période est impérative afin de permettre aux divers intervenants de s’y préparer sérieusement et de réussir enfin cette activité. D’où, indique-t-il, la décision de lancer le prêt, dès le mois de septembre prochain.
Interrogé sur les rumeurs qui font état d’un report à cause de l’incapacité des banques à proposer un tel produit, par manque de liquidités engendré par la crise, M. Trabelsi récuse et argue : “Depuis plus de huit ans, les banques enregistrent des surliquidités. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’elles se trouveront à court d’argent.” Mieux, le responsable de cette organisation avance que les crédits ne représentent que 60% des dépôts. Par ailleurs, le choix s’offre à chaque banque, quant à l’opportunité d’accorder ou non ce type de prêts. Cela, souligne M. Trabelsi, entre dans le cadre de la politique commerciale de chacune d’elles.
B. K.