La canicule qui sévit dans la région depuis le début de la semaine passée ainsi que l’incivisme et l’inconscience des riverains ont causé de graves préjudices au couvert végétal foncièrement fragile dans plusieurs wilayas de l’est du pays. Depuis jeudi et jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, hier, samedi, près de 60 hectares d’essence forestière et des milliers d’oliviers productifs sont partis en fumée, sans parler d’une quinzaine d’habitations et de nombreux élevages de volailles et d’abeilles dévastés par les incendies, à Mila. Les services de la Protection civile ont enregistré une dizaine d’incendies importants dans des communes montagneuses du nord de la wilaya, abritant le plus gros de la forêt locale.
Ce qui a poussé les autorités locales à mettre en place, jeudi, une cellule de veille multisectorielle. Le capitaine Khaldoun El-Hacène, chargé de la cellule de communication à la direction de la Protection civile, estime, cependant, que ce ne sont pas tant les moyens qui sont en cause, mais l’inconscience de certains citoyens et le relief accidenté des régions montagneuses. M. Khaldoun assure, en effet, que de nombreux incendies sont partis des décharges sauvages situées à proximité des forêts. À signaler que les incendies qui affectent la wilaya n’ont, fort heureusement, occasionné aucune perte humaine ou déplacement des populations locales.
La canicule a également favorisé le départ d’incendies à Guelma, notamment en cette période de moissons-battages qui se déroule dans des conditions difficiles puisque le mercure dépasse quotidiennement les 40°C à l’ombre. Selon la direction de la Protection civile, d’énormes moyens humains et matériels sont mobilisés pour intervenir à tout moment quand des incendies se manifestent.
Dans la wilaya d’El-Tarf, les incendies ont commencé tôt cette année sans que l’on puisse comprendre le phénomène. Ils ont, notamment, touché les localités d’Aïn Kerma, d’El-Ayoun, d’Oum Teboul, de Zitouna, de Bouhadjar et persistent encore aujourd’hui. À Sétif, ce sont plus de 200 hectares entre forêts, champs et maquis qui ont été ravagés par le feu.
Plusieurs agents de la Protection civile ont été blessés. En effet, en dépit de l’installation d’un poste de commandement avancé dans la daïra de Béni Ourthilène au nord de la wilaya de Sétif et du renfort apporté par 150 agents relevant de la direction et ceux de la colonne mobile, un détachement spécialisé dans les feux de forêt assurant l’intervention dans les wilayas de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj, soit une soixantaine d’éléments, le feu continue à faire des dégâts dans les récoltes, selon le premier responsable de la cellule de communication de la Protection civile, le capitaine Ahmed Lamamra.
À Aïn Abessa, le feu a ravagé plus de 1 300 bottes de foin et 5 hectares de pins d’Alep à Tiguernizine dans la commune de Guenzet. Cinq hectares de maquis et de broussailles à Djouada et un autre hectare à Zengrout dans la commune de Béni Aziz sont partis en fumée. La Protection civile a aussi enregistré, hier matin, des feux qui ont ravagé 1 140 arbres fruitiers à Serdj El-Ghoul et trois poulaillers serres, soit plus de 6 000 poules.