Le coût du mouton grimpe à cause des maquignons, des intermédiaires, des spéculateurs et les clients pris à la gorge, Le prix du sacrifice !

Le coût du mouton grimpe à cause des maquignons, des intermédiaires, des spéculateurs et les clients pris à la gorge, Le prix du sacrifice !
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Les Algériens s’apprêtent à vivre un autre mois sous le thème du « sacrifice » avec la célébration de l’Aïd El Adha. Après le Ramadhan et la rentrée scolaire, les petites bourses vont devoir encore une fois puiser dans leurs «réserves» et surtout dans leurs portefeuilles pour pouvoir honorer la fête de l’Aïd El Adha. À quelques jours du dénouement de cette fête religieuse, nous avons effectué une tournée au niveau des écuries qui se situent à El Harrach et à Ouled Fayet.

Dès notre première approche l’opinion concernant ce sujet est comme une évidence. Les ménages vont être saignés à blanc et vont devoir faire les frais de ces mirobolants prix du mouton au risque de déroger à cette tradition religieuse.

De leurs côtés, les spéculateurs démunis du moindre scrupule, a qui ce rendez vous annuel est une «aubaine», s’en donnent à coeur joie en portant les prix des moutons à des seuils encore jamais égalés auparavant, afin d’en tirer le maximum d’argent au détriment du respect de ce jour sacré.

LES PRIX DES MOUTONS DONNENT LE TOURNIS

En effet, alors qu’il restait encore près d’un mois du jour J, les prix les plus « raisonnables » oscillaint entre 32 000 DA et 40 000 DA. Ils peuvent continuer leurs montés infernales jusqu’à 70 000 DA creusant un grand fossé avec les prix de l’année dernière avec une hausse moyenne d’environ 10 000 DA. En prenant en compte le SNMG et la cherté de la vie, s’offrir ne serait-ce qu’un agneau est devenu plus que jamais un luxe et les Algériens ne manquent pas de le signaler.

D’aucuns sont unanimes à dirent que cette fête sera un véritable calvaire au cas où les prix affichés restent en l’état actuel. Les quelques citoyens qui ont décidé de prendre de l’avance pour acheter le mouton de l’Aïd ont vite déchanté. « Les prix donne le tournis.

Je crois que je vais devoir réfléchir sérieusement à trouver une excuse pour mes enfants afin de ne pas m’offrir un mouton pour l’Aïd », nous a confié Amine, jeune père de famille d’une trentaine d’années.

« Je crois que je vais devoir me contenter d’acheter de la viande chez le boucher pour au moins ne pas passer à côté de nos traditions », a-t-il ajouté. «Je préfère à présent attendre les deux derniers jours avant d’acheter, car ces prix sont inabordables», regrette un autre habitant de la commune d’El Harrach qui s’était décidé avec ses amis à aller acheter avant que les prix n’explosent. Un autre père de famille dit avoir carrément renoncé à honorer le sacrifice de l’Aïd cette année.

«Le prix de l’agneau fait deux fois mon salaire! Comment vais-je faire ? Et si toutefois je m’endette, pourrais-je finir le mois ?», s’exclame d’une voix déçue, cet homme au modeste revenu. Ainsi, l’Algérien lambda ne sait pas s’il faut attendre les derniers jours avant la fête religieuse, espérant que les prix baissent un peu, ou bien se risquer à acheter aux prix actuels, de peur que la flambée s’accentue.

LE PRIX DE L’ALIMENT DE BÉTAIL DERRIÈRE LA CHERTÉ DU MOUTON

Interrogés sur la hausse des prix, certains éleveurs ont expliqué que ce sont principalement les prix de l’aliment de bétail qui ont flambé cette année, suivant les cours mondiaux des céréales.

D’autres vendeurs ont dit avoir renoncé à investir dans ce créneaux, autrefois très attractifs. Il s’agit de personnes s’improvisant éleveurs à l’approche de chaque saison, en aménageant leurs garages en bergeries de fortune, destinés à abriter le bétail. «Les prix de l’aliment de bétail sont forts dissuasifs et nous constatons une faiblesse continue du pouvoir d’achat des citoyens.

De ce fait, je ne peux me risquer à investir dans ce créneau devenu insondable», confesse un habitant d’Ouled Fayet qui a l’habitude d’ouvrir les garages de sa maison en proposant à la vente jusqu’à une centaine de têtes. Il a d’autre part expliqué que la plupart de ses clients sont des habitants de son quartier, des familles aux faibles revenus, dont la plupart ne sont pas salariés mais vivent de petits commerces.

«Beaucoup de familles devront se priver de beaucoup de choses pour l’Aïd El Adha,», a-t-il martelé. Par ailleurs, il a signalé qu’il y a des personnes qui ont pris l’habitude de réserver le mouton au moins six mois avant le jour J. « Ils payent le mouton et ils le laisse dans l’écurie jusqu’au jour J, ensuite ils viennent le récupérer », a-t-il déclaré, tout en ajoutant que « des gens bénéficient de certaines réductions sur les prix en donnant des avances aux éleveurs ».

Un autre vendeur de mouton à Bab El Oued explique l’envolée des prix par une demande beaucoup plus élevée par rapport à l’offre. « Les prix des moutons sont élevés car la plupart d’entres eux ont été vendu aux pays voisins tels que la Libye, la Mauritanie et la Tunisie », a-til assuré. Selon lui, « cette situation a provoqué un grand déséquilibre entre l’offre et la demande qui a eu des répercussions désastreuses sur les prix du mouton ».

LES AXES ROUTIERS D’OULED FAYET ENGORGÉS DE MOUTONS

Par ailleurs, des éleveurs sont arrivés dans différentes localités d’Alger depuis deux semaines afin d’exposer leurs moutons aux abords des grands axes routiers. Certains automobilistes s’arrêtent juste pour s’enquérir des prix, d’autres viennent pour acheter.

C’est le cas à Ouled Fayet. Pas moins d’une vingtaine d’éleveurs occupent les deux côtés de l’autoroute. Une place stratégique pour les vendeurs au vu des nombreux clients potentiels qu’elle peut draîner. Un mouton dont le poids ne dépasse guère les 20 kilos ne coûte pas moins de 32 000 dinars.

«Depuis près d’une heure, je suis à la recherche d’un petit mouton à 25 000 dinars, en vain. Je ne peux dépenser plus que cette somme, d’autant plus que j’ai une grande famille à charge », indique un citoyen avec un air soucieux. « Je vais changer de place, espérant trouver des prix raisonnables», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur n’est pas le seul à revenir bredouille. Plusieurs personnes découragées par de tels prix ont été contraint de repartir chez eux.

De leur côté, les éleveurs avancent plusieurs raisons liées à cette hausse soudaines des prix du mouton. Ils affirment qu’ils ne peuvent pas baisser les prix. «Les clients ignorent le coût réel de l’élevage d’un mouton. C’est un travail de plusieurs mois, le prix de l’orge a plus que doublé en plus du coût du transport et de la location de garages. « Nous sommes là pour vendre et non pour négocier avec les clients», indique un éleveur venu de la commune steppique de Djendel, wilaya de M’sila.

«Si vous étiez à notre place, vous auriez exigé plus que ce prix. Essayez de comprendre notre situation», a-t-il lancé à un citoyen qui demandait une remise de 2 000 dinars sur un mouton. À El Hamiz l’ambiance est la même: des citoyens veulent acquérir des moutons selon leurs moyens financiers et les éleveurs refusent toute baisse.

«Croyez-moi, je préférerais retourner chez moi avec ce cheptel plutôt que de vendre à des prix bas. J’ai loué un garage à 40 000 dinars pour 25 jours, 20 000 dinars pour le transport du cheptel, en sus de la grande quantité d’orge que j’ai payée à 2 700 dinars/ le quintal», affirme un éleveur venu de la région de Hassi Bahbah, wilaya de Djelfa.

«Les moutons ne sont pas chers. Ils se vendent à leur juste prix», insiste-t-il. Si la majeure partie des citoyens fait demitour, certains, en revanche achètent sans la moindre hésitation. Ces derniers demandent simplement aux vendeurs de choisir le meilleur mouton, le mettent dans le véhicule et payent sans se soucier du prix. « Je ferais n’importe quoi pour satisfaire ma famille, surtout que l’Aïd El Adha ne revient qu’une seule fois par an », indique un quinquagénaire.

UN MÉTIER OCCASIONNEL

À l’approche de l’Aïd, plusieurs citoyens se transforment en revendeurs de moutons, un business aux bénéfices garantis. À Alger, les maquignons occasionnels se déplacent dans les régions connues pour l’élevage, s’approvisionnent en une quantité conséquente de moutons qu’ils proposent à la vente dans différents quartiers des grandes villes. À Soustara, Belouizdad, El-Hamma, Baseta, des garages sont transformés en lieux de vente.

Un Algérois rencontré sur l’un des lieux de notre tournée nous confie qu’il s’était déplacé à Tiaret, il y a plus de vingt jours, pour acheter une centaine de moutons, avec l’intention de louer un garage pour les vendre ici à Alger. « Je fais cela depuis 5 ans», affirme le jeune. Devenir maquignon à l’occasion de l’Aïd est un commerce juteux. Il y a même ceux qui suspendent leur activité habituelle pour se consacrer à ce business.

C’est le cas d’un agent de sécurité dans une entreprise publique à Blida qui prend un long congé à l’approche de l’Aïd pour devenir «revendeur» de moutons. Mais lui ne procède pas à l’achat d’un grand nombre, ni à la location d’un garage. Il achète et revend dans les marchés. «J’arrive au marché très tôt dans la matinée, je cible les bons moutons et je les achète à un bon prix.

Younes Guiz

CELA SE PASSE DANS UNE BANLIEUE D’ALGER ;DES MOUTONS PAR ….. FACILITÉ !

Franchement, on aura tout vu en Algérie ! En effet, les moutons du sacrifice, dont les prix ont atteint des seuils inimaginables à l’approche de la fête de l’Aïd-El-Kebir, se vendent désormais par facilité.

Cela se passe au niveau d’une banlieue d’Alger où les clients, qui souffrent de la dérision du pouvoir d’achat et qui veulent vaille que vaille satisfaire leurs enfants, se comptent par centaines. La formule d’achat est donc très simple. Il suffit juste pour le client de fournir une copie de pièce d’identité et une série de chèques, dont un barré, pour s’offrir un mouton …..

S. D