Seule et unique œuvre cinématographique algérienne et africaine en compétition à la 63ème édition du Festival du film de Locarno (du 4 au 14 août), le court-métrage Khouya ou Mon frère du jeune réalisateur Yanis Koussim a remporté le prix du jury cinéma et jeunesse de la section «Pardi di domani» samedi dernier.
Produit par la société de production et de distribution MDciné et financé par le FDATIC, le court-métrage Khouya est le 2ème épisode de la trilogie du cinéaste indépendant Yanis.
Il raconte l’histoire de Yamina, Nabila et Imene, trois sœurs qui se font battre par leur frère Tarek interprété par Nabil Asli, sous l’œil de leur mère (Sonia) qui reste silencieuse. Tourné à huis clos, le court-métrage se déroule entièrement à la maison et reflète la terreur dans laquelle les filles sont plongées.
La violence de leur frère prendra par la suite des proportions intolérables qui conduiront à la tragédie. Concernant ce court-métrage, Yanis Koussim le considère comme le second volet de la trilogie entamé en 2007 avec Khti ou Ma sœur un court-métrage qui retrace l’histoire d’une jeune fille qui vole une voiture le soir pour visiter la capitale. Elle finira par se faire interner dans un asile psychiatrique car,
en Algérie, seules les filles considérées comme folles commettent de telles actions. Pour le troisième épisode, le jeune réalisateur prévoit un nouveau court-métrage qui s’intitulera Les Femmes sur la terrasse, ainsi qu’un long-métrage qui sera sa première œuvre dans le genre intitulé Bahara.
Dans ce futur film, l’actrice Sonia campera le rôle d’une femme marin face à l’incompréhension de sa société et de sa famille. Né à Sétif en 1977, Yanis Koussim, étudiant en droit, opte pour le 7ème art, sa passion de toujours.
Il commence d’abord avec des documentaires projetés lors du Festival du film scientifique de Sétif, puis à Paris où il a bénéficié d’un stage de deux mois. Scénariste et réalisateur, Yanis veille sur la qualité de ses œuvres; confiant en son talent, il essaye de se
perfectionner en imposant ses œuvres. Il réalise son premier court-métrage de fiction, Le plus beau de tous les tangos au monde pour enchaîner avec w réalisé dans le cadre de l’événement «Alger, capitale de la culture arabe» en 2007. Ce dernier a été primé à deux reprises, à savoir le prix du meilleur court-métrage au Panorama du cinéma algérien en 2007 et le prix de la meilleure réalisation au Festival du court-métrage de Taghit, un festival disparu aujourd’hui.
Yanis Koussim présentera prochainement un documentaire dédié à son père dans lequel il retrace le parcours professionnel de son géniteur «ex-footballeur de l’équipe de Sétif». Par ailleurs, le public algérien pourra apprécier Khouya, dont l’avant-première nationale sera donnée en septembre 2010.